Oran Encore de ces querelles qui se terminent malheureusement par un drame? Vingt-huit mars 2004. Le tribunal criminel d?Oran ouvre ses portes sur une affaire dont les faits remontent au mois de mars 2001... B. A. et B. K., tous deux habitués des virées nocturnes et des longues soirées arrosées, se disputent, cette nuit-là, une bouteille de vin, la dernière qui restait? On imagine mal un crime pour une broutille pareille ! Hélas, il y a de ces situations où l?irréparable arrive au moment où l?on s?y attend le moins. «Vous avez réellement tué un homme pour une bouteille de vin ?» L?accusé ne répond pas à la question du juge. Et, d?ailleurs, qu?aurait-il pu répondre ? Il se contente de baisser les yeux, incapable d?affronter le regard de l?assistance. ? «Pourquoi avez-vous tué cet homme ? ? Je n?avais nullement l?intention de le tuer. C?est un accident ! ? Vous appelez ??accident? un coup de couteau que vous avez donné au bas-ventre de la victime ?» Là aussi, l?accusé ne répond pas. Il a un air absent. Peut-être qu?il se remémore le drame dans tous ses détails. Les choses se sont passées si vite, cette nuit-là. Une bouteille de vin, un dernier coup que chacun voulait accaparer et puis, tout a basculé? B. A., fou de rage, s?empare d?un couteau et frappe son adversaire. Un coup qui sera fatal à la victime, âgée de 38 ans. En effet, B. K. décède à la suite d?une hémorragie. ? «Accusé, reconnaissez-vous les faits qui vous sont reprochés ? ? Oui, monsieur le président, mais je n?avais pas l?intention de tuer cet homme !» Pourtant B. A. sera jugé pour homicide volontaire, bien que l?avocat de la défense insiste sur le fait que son client n?avait pas l?intention de donner la mort à la victime. «Il voulait seulement lui donner une leçon. Mon client doit bénéficier de circonstances atténuantes», dira-t-il lors de sa plaidoirie. La cour fera fi de sa demande puisque, au terme des délibérations, l?accusé est condamné à perpétuité pour homicide volontaire sur la personne de B. K.