Les partis islamistes n?arrivent plus à emballer l?électeur algérien qui ne s?identifie plus à leur discours creux. A chaque rendez-vous électoral, le constat se précise : les formations islamistes ne font plus le plein. Les résultats qu?ils affichent sont parfois dérisoires. Même ligués ? ce qui n?est pas envisageable ? ils ne pourront faire le poids dans les différentes assemblées élues. Si l?ex-FIS se positionnait jadis clairement anti-système, critiquant vigoureusement le personnel dirigeant, le MSP et El-Islah sont, en revanche, plus dociles, voire conciliants dans leurs positions, appâtés et domestiqués par les fonctions de ministre, de député, de maire. Ils participent aux gouvernements ou partagent la même table que les démocrates. Néanmoins sur le terrain, ils sont de moins en moins représentatifs. Leur discours religieux ne fait plus recette auprès de l?électorat qui, au fil des ans, a appris à s?en méfier, voire à l?ignorer. Par ailleurs, le régime, dans sa politique d?éradication du courant radical de l?islamisme ? qui refuse la légitimité du pouvoir réel? tente de promouvoir un islamisme qui attirerait l?électorat islamiste en contrepartie de portefeuilles ministériels et autres privilèges. L?idée de voir une formation islamiste dominer le paysage politique algérien s?estompe donc ne laissant derrière elle que des partis islamistes d?opposition confinés dans les luttes internes pour le leadership et tenant des discours creux. Cela jusqu?au moment où l?armée, par la voix du général Lamari, promettait d?adopter une position neutre lors de la présidentielle 2004 même si un islamiste comme Abdallah Djaballah est élu. Des propos diversement traduits et qui pouvaient signifier que l?électeur algérien pouvait aisément opter pour un candidat islamiste sans craindre que son choix ne soit confisqué, avec la promesse d?un scrutin honnête. Se sentant privilégié parce que cité par le général Lamari, transcendé par les résultats fulgurants de sa formation lors des dernières législatives et croyant bénéficier d?un capital sympathie immense du peuple, Abdallah Djaballah se voyait déjà en haut de l?affiche. Néanmoins, au lendemain du scrutin, la déception était grande. Crédité d?un suffrage insignifiant, il en ressort brisé, allant jusqu'à contester les résultats du scrutin. Cependant, ce n?est que la réalité qui le rattrape. Les discours religieux ne font plus recette. Les gens cherchent une opposition vraie et non des orateurs tenant des propos mielleux qui cacheraient d?autres objectifs.