Le camp dit «nationalo-républicain» s'est voulu avant tout un courant rassurant Au vu de sa campagne électorale menée tambour battant aux quatre coins du territoire national, le camp dit «nationalo-républicain» personnifié à travers le duo RND-FLN, s'est voulu avant tout un courant rassurant pour l'avenir du pays et de ses institutions. Son discours s'est traduit surtout par l'insistance des deux partis sur le thème central et éminemment porteur: la protection du pays vis-à-vis de ceux qu'il considère comme voulant le détruire ou tout au moins cherchant le blocage de son évolution politique et institutionnelle. Constituant l'ossature sur laquelle s'est construite l'actuelle coalition gouvernementale issue de la désormais précédente APN, les deux formations politiques, n'évoquant que très rarement le bilan de leurs actions gouvernementale et parlementaire, ont opté pourtant, de l'avis de nombre d'observateurs, pour des thèmes de campagne parfois diamétralement opposés. Ainsi, le RND, constatant sur le terrain sa perte de vitesse, voire l'érosion de ses ancrages politiques et sociaux au sein de la société algérienne, car n'ayant pas répondu selon beaucoup aux doléances et attentes de celle-ci, n'a pas hésité à piétiner les plates-bandes du courant dit démocrate. Il a, de ce fait, orienté fréquemment son discours électoral sur ce qu'il appelle le «péril islamiste» ou sur des sujets pas souvent abordés par ce parti tels que la réforme du Code de la famille, tout en fustigeant au passage les tenants du boycott et de l'abstention. Quant au FLN, dont les observateurs ont prédit un retour en force à la faveur de ces élections, il a mis l'accent particulièrement sur le processus de la rénovation du parti, le rajeunissement de ses cadres et surtout sur les engagements qu'il a pris avec les électeurs si jamais ses listes de candidatures sont portées dans l'hémicycle de la future APN. Se présentant comme une formation politique résolument «centriste», le parti de Benflis a cherché tout au long de la campagne électorale à être vu comme le modèle de la modération et du juste milieu en politique. Il a, de ce fait, rarement attaqué de front ses rivaux du RND, les islamistes, ou même les tenants du boycott et de l'abstention. Toujours est-il qu'au-delà des thèmes développés par ce courant politique tout au long de cette campagne électorale, la double question que posent les observateurs et autres analystes, est de savoir comment ces deux partis vont être classés sur la carte politique de la scène algérienne au lendemain de la proclamation des résultats du scrutin, et comment ils vont gérer les innombrables problèmes socio-économiques auxquels est confrontée la société algérienne depuis fort longtemps. Entre-temps, on saura qui du RND ou du FLN a réussi sa campagne ou l'a bâclée.