Appui - L'Association des juristes européens pour la démocratie et les droits de l'homme dans le monde (EJDM) a appelé hier le Maroc à accepter les formes de protestation pacifique des Sahraouis. L'association a pris connaissance avec «grande préoccupation» et «horreur» les informations faisant état de la répression «sauvage» exercée par la police et l'armée marocaines contre une manifestation pacifique à Dakhla (ville sahraouie occupée sur l'Atlantique). Elle a exigé dans un communiqué la fin «immédiate de la répression sauvage et arbitraire» subie par les Sahraouis, exprimant sa conviction que le Maroc, «par sa répression et son intervention arbitraire contre les manifestants, méprise non seulement les droits de l'homme, mais viole aussi les droits les plus élémentaires des citoyens sahraouis». «Ces graves exactions s'inscrivent dans une répression systématique pratiquée par les autorités marocaines au détriment du droit du peuple sahraoui à la libre expression de sa légitime revendication de son droit à l'autodétermination, pourtant réaffirmé par un grand nombre de résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies», a dénoncé l'Association des juristes européens pour la démocratie et les droits de l'homme dans le monde. Elle a relevé que le Maroc «déroge», ainsi, aux différents accords du droit international que lui-même a ratifiés, en particulier aux pacte international sur les droits civils et politiques. L'association a exigé, à cet effet, que la lumière soit faite sur les circonstances qui ont conduit au décès d'un jeune sahraoui, par une commission d'enquête internationale neutre et la traduction en justice des responsables. Dans la soirée du 25 septembre 2011, une manifestation pacifique à Dakhla avait été «réprimée sauvagement» par des colons et policiers marocains, qui étaient intervenus contre les manifestants, causant «la mort du jeune Sahraoui Meichan Mohamed Lamine Lehbib et blessant huit autres», selon l'agence de presse sahraouie SPS. L'association a également exigé la fin «immédiate» de la répression contre les Sahraouis et la libération «sans conditions» de tous les Sahraouis arrêtés et ceux qui on été condamnés en raison de «l'exercice pacifique de leurs droits civiques». Elle a appelé, dans ce cadre, l'Union européenne (UE) et à ses Etats membres à exercer «toute leur influence» sur le gouvernement marocain afin que «tous les prisonniers politiques au Maroc, parmi lesquels un grand nombre de Sahraouis, soient libérés» et pour qu'il soit mis fin aux «procédures politico-juridiques». Ils ont dénoncé, à ce propos, l'exploitation illégale des ressources naturelles du Sahara occidental, en particulier l'accord de pêche entre l'UE et le Maroc. Hier encore, le célèbre acteur espagnol Javier Bardem a appelé devant l'ONU, au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination, considérant que les pays, qui déclarent haut et fort leur soutien à la démocratie et aux droits de l'homme, ne doivent plus continuer à afficher leur indifférence à la question du Sahara occidental.