DUSSELDORF (Allemagne) - Des juristes européens ont exprimé leur "grande préoccupation", devant l'excès de violence injustifiée exercée par les forces marocaines pour réprimer les protestations pacifiques des citoyens sahraouis dans les territoires sahraouis occupés. L'Union européenne des Juristes pour la démocratie et les droits de l'Homme dans le monde (EJDM) a appelé la communauté internationale, notamment l'Union européenne (UE), à "faire pression" sur le gouvernement marocain pour éviter une catastrophe humanitaire dans les camps de protestation et à former une commission internationale pour enquêter sur les circonstances de l'assassinat du jeune sahraoui Najem El-Garhi (14 ans) dans ces camps et la sanction des auteurs. Dans un communiqué de presse, les juristes européens ont qualifié de "critique" la situation de 10 à 20 mille citoyens sahraouis résidant dans les territoires sahraouis sous l'occupation marocaine illégale qui ont choisi l'exode, dans ces camps, pour exprimer leur résistance pacifique contre l'occupation, et ce, en raison du blocus sévère imposé à ces camps par l'armée et la police marocaines. Dans son communiqué diffusé au terme d'une conférence internationale sur les développements de la situation au Sahara Occidental qui a regroupé, au Mans (France), des juristes venus d'Europe, d'Afrique, d'Amérique Latine et d'Australie, l'assassinat du jeune sahraoui (14 ans) et le nombre important de blessés enregistré lors du rafale d'un véhicule transportant des denrées alimentaires aux camps de protestation. Les juristes ont souligné que le recours du Maroc à la violence et aux pratiques visant à porter atteinte à la dignité des sahraouis "est contraire au droit légitime des sahraouis à l'autodétermination" et démontre "le non respect du Maroc" de plusieurs chartes internationales, dont il est signataire, y compris les conventions internationales sur la garantie des droits politiques et sociaux. L'Union a, d'autre part, appelé le gouvernement marocain à "charger une commission internationale neutre d'enquêter sur les circonstances de l'assassinat du jeunes sahraoui et de sanctionner les auteurs", à lever le blocus imposé au camp de protestation et à ouvrir les accès pour permettre l'approvisionnement des habitants sahraouis en denrées alimentaires, médicaments et eau potable. Elle a également appelé le gouvernement marocain à "annuler les procès sommaires" et à enquêter sérieusement sur les violations des droits de l'Homme commis par l'armé et la police marocaines à l'égard des citoyens sahraouis". Dans ce sens, l'instance a appelé l'UE à se "conformer textuellement" aux clauses de la convention de Lisbonne sur la nécessité de respecter les droits de l'Homme, en matière d'échanges commerciaux avec l'étranger, soulignant l'importance de "suspendre" les accords signés avec le Maroc, notamment sur les échanges commerciaux et le statut avancé. Elle a également demandé à l'UE de s'abstenir de conclure de nouveaux accords économiques qui seraient une forme de participation au pillage des ressources naturelles au Sahara occidental. A la veille de la reprise des négociations prévues la semaine prochaine entre les parties au conflit, le Maroc et le Front Polisario, les juristes européens ont exhorté l'UE à "user de son poids et à utiliser tous les moyens" pour soutenir ces négociations directes qui visent à permettre au peuple sahraoui de décider de l'avenir politique du Sahara occidental, à travers l'organisation d'un référendum d'autodétermination.