Succès - Hollande sera le candidat socialiste à la présidentielle française de 2012, après sa large victoire, hier, dimanche, face à Martine Aubry lors d'une primaire inédite dans le pays. Il sera donc le principal adversaire de Nicolas Sarkozy, candidat probable à sa propre réélection, lors de la présidentielle d'avril et mai prochains. Il a fait du rassemblement de tous les courants du Parti socialiste et de la gauche son objectif principal pendant cette primaire. «Cette victoire me confère la force et la légitimité pour préparer le grand rendez-vous de la présidentielle (...). Les Français n'en peuvent plus de la politique de Nicolas Sarkozy (...). On va gagner», s'est-il écrié. «Je veux offrir à la jeunesse de France une vie meilleure que la nôtre : c'est le rêve français que je veux réenchanter», a déclaré François Hollande, assurant qu'il serait «le candidat du respect, du dialogue, de la démocratie, qui donne à voir une autre présidence de la République». «J'ai entendu les colères de ceux et celles qui n'en peuvent plus», a-t-il poursuivi, citant les problèmes liés au chômage, au logement, à la santé, mais aussi «les désordres de la finance, les excès de la mondialisation, les insuffisances de l'Europe, les atteintes à l'environnement». Assurant que «le prochain chef de l'Etat doit être l'inverse de Nicolas Sarkozy», il prône un «Président normal», lui qui circule dans Paris en scooter, à l'inverse du style «bling-bling» des débuts de «l'hyperPrésident». Social-démocrate assumé, à l'aise sur les questions économiques, il concentre ses propositions sur «l'essentiel» : l'emploi des jeunes, la justice fiscale, l'éducation et le sérieux budgétaire face à la crise de la dette. Premier candidat déclaré à cette primaire «à l'américaine», ouverte à tous les électeurs se disant sympathisants de gauche et inédite en France, François Hollande, 57 ans, était arrivé en tête du premier tour dimanche dernier, avec neuf points d'avance (39,2% contre 30,4%) sur Martine Aubry. Il a bénéficié de bons reports de voix des quatre candidats éliminés au premier tour, Arnaud Montebourg (17,2%), son ex-compagne Ségolène Royal (6,9%), Manuel Valls (5,6%), et le centriste de gauche Jean-Michel Baylet (0,6%). La concurrente Martine Aubry a salué «la victoire de François Hollande», appelant au «rassemblement autour de notre candidat». «Les primaires l'ont rendu plus légitime et plus fort encore dans le combat contre la droite et l'extrême droite (...). L'heure est maintenant au rassemblement autour de notre candidat», a-t-elle ajouté.