«Mais nous dirigeons l'Amérique depuis des années !», sourit Aaron Sherinian, membre de l'église mormone. Au-delà de la plaisanterie, le prochain Président des Etats-Unis pourrait être pour la première fois un mormon : un «atout» pour mieux se faire connaître, selon ses fidèles. Mitt Romney, ancien gouverneur de Massachusetts, est avec Jon Huntsman, ex-gouverneur de l'Utah, l'un des deux mormons candidats à l'investiture républicaine et il est même, jusqu'à présent, bien placé pour la remporter. Comme en 2008 quand il était déjà en course, la question de sa religion a récemment refait surface et déclenché une polémique dans la sphère politico-religieuse : l'église mormone est une «secte», selon un supporter du candidat républicain Rick Perry, protestant méthodiste. «Absolument pas !», se récrie Seth Lucia, avocat et dirigeant de la communauté mormone d'Arlington, au sud de Washington, «nous sommes des chrétiens, tout ce que nous faisons est ouvert, toutes les questions peuvent être posées». Et si l'immense Temple de Kensington, au nord de Washington, est interdit aux non-mormons, c'est qu'il a «un statut particulier, c'est un sanctuaire», ajoute-t-il. Là, ont lieu les cérémonies sacrées, mariages, baptêmes, baptêmes rétrospectifs des morts non-mormons.