Divergence Le retrait israélien de Gaza est perçu différemment par Sharon et les Palestiniens. Fixé au 29 avril, le plan de Sharon dit de «séparation» prévoit un retrait de la bande de Gaza, l'évacuation de quatre colonies isolées en Cisjordanie et l'annexion de facto de larges secteurs de ce territoire à la faveur de la barrière de séparation construite par Israël. Et pour la première fois, lundi soir, Sharon a spécifié les blocs de colonies qu'Israël entend conserver en Cisjordanie après un règlement du conflit israélo-palestinien. «Nous n'accepterons pas toute garantie ou promesse qui se fera à notre détriment pas même par les Etats-Unis», avait auparavant déclaré M. Qoreï à l'issue de la réunion hebdomadaire du cabinet. «Nous ne sommes pas contre des retraits israéliens, mais celui prévu à Gaza doit s'inscrire dans un cadre global, celui de la fin de l'occupation, et être accompagné d'un retrait de la Cisjordanie comme prévu par la ?feuille de route?? et les accords signés», a ajouté M. Qoreï. La «feuille de route» est un plan de paix international qui prévoit la création d'un Etat palestinien indépendant dans la bande de Gaza et en Cisjordanie d'ici à 2005. Il est jusqu'à présent resté lettre morte. Le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, devait se rendre dans la nuit de lundi à mardi à Washington pour obtenir un soutien à son plan de retrait de la bande de Gaza, où deux assaillants palestiniens ont été tués dans une attaque d'envergure contre une colonie. Le Premier ministre palestinien Ahmad Qoreï a d'ores et déjà mis en garde les Etats-Unis contre toute garantie préjudiciable aux Palestiniens concernant ce plan. Sharon doit rencontrer d'abord, aujourd?hui, mardi, la conseillère du président américain George W. Bush pour la sécurité nationale, Condoleezza Rice, puis le président en personne, mercredi à la Maison-Blanche. M. Sharon, qui effectue sa neuvième visite à Washington depuis son arrivée au pouvoir en mars 2001, table sur un soutien du président Bush pour obtenir l'appui de son parti, le Likoud (droite), au plan lors d'un référendum interne. Réunis au ranch du président américain à Crawford (Texas), M. Bush et son homologue égyptien Hosni Moubarak ont appuyé, hier lundi, le principe d'un retrait israélien de Gaza tout en affirmant qu'il devait s'effectuer dans le cadre de la «feuille de route». Le retrait envisagé «ne remplacera pas la feuille de route, cela en fait partie», a souligné M. Bush qui s'est toutefois gardé de donner son accord définitif sur le plan de séparation de Sharon. «Ne préjugeons pas de ce que M. Sharon va me dire», a-t-il dit.