Résumé de la 48e partie - Fouad, qui a fait le voyage pour voir Kahina, l'emmène au restaurant pour fêter son admission en première année de magistère. Elle a dit «oui», quand il lui a demandé si cela lui plaisait d'avoir un logement individuel, elle a dit «oui», quand il lui a demandé si elle l'aimait comme il l'aime, elle a dit «oui», quand, en la quittant, il a demandé si cela lui ferait plaisir qu'il passe, de temps à autre, la voir.... Bien sûr, il aurait aimé qu'elle revienne sur sa «décision» de ne se fiancer qu'une fois son magistère en poche, là elle a dit «non» : cela ne dépendait pas d'elle, mais de ses parents. Il l'a embrassée, en la quittant. — Aime-moi, toujours, toujours, a-t-il dit. — Je t'aimerai toujours, toujours, a-t-elle répondu. A la maison, sa mère, son père, son frère et sa sœur, l'ont ramenée sur terre : les quelques heures qu'elle vient de vivre avec Fouad lui paraissent lointaines, presque irréelles. Mais elles ont été pour elle comme une bouffée d'oxygène, un rayon de soleil qui a illuminé un instant sa vie. Sa mère, Nadia, est contente qu'elle ait réussi à son concours. Son père l'a félicitée mais il a fait aussi cette remarque. — Te voilà partie pour de nouvelles études ! Elle le regarde. — Deux années au minimum, a dit Kahina. Elle a compris sa pensée : de nouvelles études, c'est du temps perdu, alors qu'elle ferait mieux de se marier... Peut-être que son père la presse, mais elle tiendra bon : elle ne se mariera qu'après avoir soutenu son magistère. C'était sa condition, une condition sur laquelle elle ne veut pas revenir. Les jours suivants, sa mère, sans doute poussée par son père, essaye de la faire fléchir. — Rien ne t'empêche de faire des études et de te marier, dans la mesure où ton oncle et son fils sont d'accord... — Je croyais la question tranchée, répond-elle avec sécheresse. — Oui, bien sûr, mais c'est juste une suggestion ! — Je la refuse ! — Tu devrais réfléchir aux avantages du mariage... — De quels avantages parles-tu ? Nadia est embarrassée. — Eh bien, dit-elle, il y a les avantages pécuniaires — L'argent ? Je n'ai pas besoin d'argent ! — Tout le monde a besoin d'argent... — J'aurai une bourse pour mes études ! — Ton mari te donnera plus... Sans oublier le luxe dans lequel tu vivras ! Elle fait la moue. — Je n'ai pas besoin de luxe pour vivre. Elle pense à Fouad, à son traitement, à sa petite ville à la limite du désert et pense qu'ils valent bien plus que l'argent de son oncle ! (A suivre...)