Initiative - Les éditions Sedia ont procédé à la traduction, du français vers l'arabe, de la trilogie de l'écrivain algérien Mohammed Dib, à savoir La grande maison, L'Incendie et Le métier à tisser. Interrogée sur la raison ayant motivé les éditions Sedia à traduire cette œuvre magistrale, l'une des œuvres incontournables de la littérature algérienne d'expression française, Nacera Khiat, chargée de mission aux Editions Sedia, répondra : «Nous vivons en Algérie un grand événement culturel cette année qui est, bien sûr, ‘'Tlemcen capitale de la culture islamique''. Mohammed Dib, grand écrivain algérien natif de Tlemcen, se devait d'occuper un grand espace dans cet événement. Dans ce cadre, nous avons pensé à traduire quelques-unes de ses œuvres et nous avons évidemment pensé à la trilogie.» Elle a tenu, en outre, à préciser que «cette dernière n'avait malheureusement pas été traduite auparavant en Algérie ou par des Algériens. En effet les Syriens l'ont fait il y a si longtemps suivis des Libanais. Il fallait prendre cette initiative que nous avons pu concrétiser avec le soutien du ministère de la Culture dans le cadre de l'événement cité précédemment». Quant à savoir si la traduction a été facile, notamment dans les dialogues, Nacera Khiat a expliqué qu'en effet «la traduction d'un grand écrivain comme Mohammed Dib est un travail délicat», et de souligner que «la trilogie n'a pas posé de difficultés particulières mais il fallait prendre le temps et le soin de faire un travail à la hauteur du nom de l'auteur». Notons que l'originalité de cette présente édition, est que les dialogues sont en arabe dialectal, d'où la question : pourquoi ce choix ? «L'utilisation de l'arabe dialectal dans les dialogues a été, d'abord, le choix du traducteur qui voulait recréer cette ambiance purement algérienne», explique-t-elle, et d'estimer : «L'esprit de ces écrits est purement algérien même si les textes sont écrits en français. Un choix approuvé par l'éditeur.» Quant à savoir, par ailleurs, s'il s'agissait d'un dialecte standard ou celui qui est spécifique à Tlemcen, sachant que toute l'histoire se déroule dans cette région, Nacera Khiat affirme : «Il s'agit d'un arabe dialectal standard, il faut permettre à tous les Algériens de comprendre les dialogues en évitant de trop utiliser des termes propres à une région bien déterminée.» Notons que les éditions Sedia ont déjà l'expérience quant à la traduction d'auteurs algériens d'expression française vers l'arabe, à l'instar de Malika Mokeddem, Yasmina Khadra ou encore Anouar Ben Malek. «Si on parle des éditions Sedia, il faut préciser que nous avons commencé cette aventure il y a quelques années en traduisant de grands auteurs algériens», dira Nacera Khiat, et de regretter : «Malheureusement nous avons constaté que le livre traduit n'est pas aussi bien accueilli que celui écrit directement en langue française ou arabe même quand il s'agit d'auteurs de grande renommée, c'est pour cela que des programmes d'aide comme celui du ministère de la Culture permettent à la fois de traduire ces écrivains tout en bénéficiant d'une aide financière qui nous encourage à le faire». Ainsi, la traduction constitue l'autre cheval de bataille des éditions Sédia.