Incontestablement, l'année 2011 est celle de Mohammed Dib. Après un colloque à Tlemcen (sa ville natale) qui lui a été consacré, plusieurs éditeurs se sont intéressés à son œuvre et surtout à sa publication en Algérie. Outre la publication aux éditions Dahlab d'une bonne partie de son œuvre (comme Laëzza, l'Infante maure, la Nuit sauvage ou encore Simorgh), et l'initiative des éditions Barzakh qui ont sorti en un seul volume (accompagné d'une préface de l'universitaire Nadjet Khedda et d'un texte de l'écrivain Mourad Djebel) la trilogie Algérie (la Grande maison, l'Incendie et le Métier à tisser), les éditions Sedia entreprennent une autre initiative tout aussi louable. Pour la “rentrée littéraire” 2011 représentée par le 16e Sila (en attendant les prix littéraires !), cet éditeur s'est adonné au périlleux exercice de la traduction en reprenant la trilogie Algérie de Mohammed Dib, après avoir acheté les droits pour l'Algérie aux éditions libanaises Dar Al-Farabi, possesseur des droits mondiaux, en langue arabe, de la cette somptueuse trilogie, où l'univers de l'écrivain commençait à se dessiner petit à petit, pour atteindre, plus tard, l'exaltation. Traduits par Ahmed Ben Mohamed Bakelli, les trois romans sont inscrits dans le programme éditorial de la manifestation Tlemcen capitale de la culture islamique 2011. Bénéficiant du soutien du ministère de la Culture, l'éditeur a pensé traduire la trilogie, car “cette dernière n'a malheureusement jamais été traduite en Algérie ou par des Algériens, alors que les Syriens l'ont fait il y a si longtemps, et les Libanais en 2008”, nous signale Nacéra Khiat, des éditions Sedia. Les romans qui seront disponibles au Sila, au niveau du stand des éditions Sedia (J8/K9), ont été traduits vers l'arabe classique pour la partie narration, mais c'est vers l'arabe dialectal que les dialogues ont été traduits. “Cela a été d'abord le choix du traducteur, qui voulait recréer cette ambiance purement algérienne en utilisant l'arabe dialectal, et nous avons approuvé”, explique Mme Khiat. En plus de ces trois romans, les éditions proposeront aux lecteurs (lors du Sila) deux autres romans traduits de Mohammed Dib : l'Infante maure et la Nuit sauvage. D'autres textes traduits du même auteur seront prochainement disponibles.