Il rassemble les bateaux, puis il fait venir les capitaines. «Mes amis, leur dit-il, préparez-vous à livrer une grande bataille à l'ennemi qui souille la terre des musulmans, les chasse de leur maison et s'empare de leurs richesses ! Nous commencerons par libérer Alger puis ce sera au tour des autres villes occupées ! Pas une ville ne doit rester aux mains des chrétiens !» Les raïs répondent favorablement à son appel et c'est seize navires qu'il réunit avec plusieurs centaines de soldats et un armement lourd. Tandis que les bateaux prennent la route des mers, il s'engage sur la route avec une forte armée composée de Turcs et d'Algériens, venus des montagnes environnantes, à l'appel du djihad contre l'envahisseur étranger. Apprenant ce mouvement de troupes, le cheikh Sélim Toumi va à la rencontre de Arouj. Dès qu'il le voit, il court vers lui et le remercie de la promptitude avec laquelle il a répondu à son appel. Il lui dit : «Nous redoutons que les Espagnols, qui pointent leurs armes sur nous, ne nous bombardent un jour. Nous avions passé un traité avec leur roi pour l'occupation de l'îlot mais maintenant que ce roi est mort, nous sommes dégagés de notre serment. Nous voulons nous débarrasser de cette menace définitivement !