Résumé de la 5e partie Aroudj échoue, une seconde fois, devant Béjaïa occupée par les Espagnols. Il s?installe à Jijel, où il reprend la course. C?est alors que les habitants d?Alger l?appellent à leur secours? Il reçoit les émissaires de Sélim Toumi, émir d?Alger, et leur souhaite la bienvenue. «Grand raïs, lui disent-ils, nous avons appris tes exploits et les efforts que tu fais pour repousser les chrétiens des côtes du Maghreb, aussi venons-nous te supplier de nous prêter ton concours pour chasser les infidèles qui, à quelques mètres seulement de la ville, font peser une menace constante sur nous !» Ils promettent, bien sûr, s?il chasse les Espagnols du Penon, de le combler de récompenses. «Dites à votre émir que je vais me rendre à Alger, répond Aroudj, et que je chasserai les Espagnols qui sont également mes ennemis !» Tandis que les envoyés de Sélim Toumi retournent à Alger, satisfaits, Aroudj, lui, appelle en renfort des vaisseaux amis qu?il avait secourus autrefois et qu?il a comblés de bienfaits depuis qu?il est à Jijel. «Mes amis, dit-il aux capitaines, préparez-vous à livrer une grande bataille à l?ennemi ! Nous commencerons par libérer Alger puis ce sera le tour des autres villes occupées !» Les raïs répondent favorablement à son appel et ce sont seize navires qu?il réunit avec plusieurs centaines de soldats et un armement lourd. Tandis que les bateaux prennent la mer, il s?engage sur la route avec une forte armée de Turcs et d?Algériens, accourus des montagnes environnantes à l?appel du djihad contre l?envahisseur étranger. Apprenant ce mouvement de troupes, le cheikh Sélim Toumi va à la rencontre de Aroudj. Dès qu?il le voit, il accourt vers lui et le remercie de la promptitude avec laquelle il a répondu à son appel. «Nous redoutons que les Espagnols, qui pointent leurs armes sur nous, ne nous bombardent un jour. Nous avions passé un traité avec leur roi pour l?occupation de l?îlot, mais maintenant que ce roi est mort, nous sommes dégagés de notre serment. ? Nous chasserons les Espagnols», dit Aroudj. Sélim Toumi croyait que Aroudj allait entrer immédiatement à Alger où la population l?attendait avec impatience, mais il lui répond qu?il doit d?abord se rendre à Cherchell pour mettre hors d?état de nuire un de ses rivaux, ancien corsaire qui avait fait la course avec lui puis qui l?avait lâché. Il se rend donc à Cherchell où le corsaire, un certain Kara Hassan, prend peur en apprenant l?arrivée de son ancien raïs. Il décide aussitôt de lui faire sa soumission, en lui offrant non seulement le port pour sa flotte, mais aussi toutes les richesses qu?il avait accumulées. Mais Aroudj, ne lui pardonnant pas de l?avoir laissé, le fait mettre à mort. Un autre récit rapporte autrement la prise de Cherchell : ce n?est pas à un Turc comme lui que Aroudj a pris le port, mais à des Espagnols qui s?y étaient fixés. Quoi qu?il en soit, après la prise de Cherchell, Aroudj laisse sur place une garnison et reprend la route d?Alger. Sélim Toumi et les notables de la ville l?attendent en grande pompe. Il est conduit dans le palais du cheikh où les meilleurs appartements lui sont réservés. Les Turcs, eux, sont pris en charge par les notables qui leur offrent l?hospitalité. (à suivre...)