Départ - Le Premier ministre démissionnera après l'adoption au Parlement des mesures promises à l'UE pour éviter la contagion de la crise de la dette. Le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, qui a marqué la politique italienne des 17 dernières années, a abandonné la partie, hier, mardi, et accepté de démissionner après l'adoption des mesures promises à l'Union européenne, afin d'éviter la contagion de la crise de l'euro. «Le gouvernement n'a plus la majorité qu'il pensait avoir au Parlement», a constaté M. Berlusconi, dans un appel téléphonique à une de ses chaînes privées de télévision, Canale 5. «L'important c'est de faire le bien du pays», a-t-il dit. Comble de l'humiliation pour le Cavaliere, sa démission a été annoncée par la présidence de la République à l'issue d'une rencontre avec le chef de l'Etat Giorgio Napolitano. Le communiqué officiel précise que M. Berlusconi partira dès que le Parlement aura adopté les mesures budgétaires et les réformes économiques. Le gouvernement a été clairement mis en minorité, hier, mardi, à la Chambre des députés qui a adopté le bilan 2010 de l'Etat italien grâce à l'abstention de l'opposition et d'un groupe de «mécontents» issus du parti PDL de M. Berlusconi. Dans l'appel à sa chaîne, le Cavaliere a souligné qu'il devait «prendre acte» du fait qu'il n'avait plus «une majorité très nette». Dans un autre entretien, avec la chaîne publique Rai Uno, il a dit avoir «éprouvé une grande tristesse et même de la douleur» face à la dissidence de sept membres du PDL, avec lesquels il avait «un rapport non seulement de collaboration politique, mais humain d'amitié. Sous le choc après le vote, il a réuni à toute vitesse ses plus fidèles lieutenants, son bras droit Gianni Letta et les ténors de la Ligue du Nord, son allié-clé, avant de monter au Quirinal, la présidence. Il a expliqué qu'il fallait faire adopter au plus vite les mesures réclamées par l'Europe parce que «les marchés ne croient pas que l'Italie soit capable ou ait l'intention d'approuver ces mesures que l'Europe a demandées». Le calendrier actuel prévoit l'adoption des mesures demandées par l'UE (cessions d'actifs publics, libéralisations de professions réglementées, etc.) d'ici au 18 novembre au Sénat et avant la fin du mois à la Chambre. M. Berlusconi a souligné qu'il demanderait à l'opposition centriste et de gauche de les voter pour accélérer le processus. Dès qu'il aura démissionné, le président Napolitano convoquera tous les partis politiques pour tenter de former un nouveau gouvernement. S'il ne devait pas y parvenir faute d'une majorité suffisante, il dissoudrait les Chambres pour organiser des élections anticipées par rapport au terme normal de 2013. «C'est incontestablement la fin de ce gouvernement, mais peut-être aussi la fin d'un règne», celui du Cavaliere, qui a dirigé l'Italie à trois reprises depuis son entrée dans la vie politique il y a 17 ans a estimé un politologue spécialiste de l'Italie.