Les ministres des Finances de la zone euro se sont r�unis hier dans une atmosph�re tendue du fait des incertitudes politiques et budg�taires en Gr�ce et en Italie, tandis qu�en parall�le la France se d�m�ne pour ne pas �tre la prochaine victime de la crise de la dette. La r�union de l�Eurogroupe tenue � Bruxelles sera suivie aujourd�hui matin par une rencontre des ministres des Finances de l�ensemble de l�Union europ�enne. Ce rendez-vous devait au d�part �tre d�ordre technique et r�gler notamment les modalit�s de renforcement du Fonds de secours de la zone euro aux pays en difficult� (FESF), un instrument essentiel dans la gestion de la crise de la dette. La zone euro a d�cid� lors d�un sommet de ses dirigeants fin octobre de renforcer la capacit� d�intervention de ce Fonds � 1 000 milliards d�euros, pour endiguer la contagion de la crise. Mais cette question, pourtant essentielle, risque d��tre �clips�e par les d�veloppements politiques en Gr�ce notamment. Apr�s un week-end d�intenses tractations, les deux principaux partis politiques du pays sont parvenus dimanche soir � un accord politique pour former un gouvernement d�unit� nationale, dont l�actuel Premier ministre socialiste Georges Papandr�ou serait exclu. La chanceli�re allemande Angela Merkel lui a exprim� son �respect�. La composition du gouvernement et le nom du successeur de M. Papandr�ou devraient �tre connus dans la journ�e. Objectif affich� : mettre en �uvre le plan europ�en anticrise d�cid� � Bruxelles, avant des �lections anticip�es pr�vues mi-f�vrier. Ce deuxi�me plan d�aide au pays d�cid� le 27 octobre pr�voit 100 milliards d�euros de pr�ts � la Gr�ce ainsi qu�un effacement de 100 milliards d�euros de dette sur un total de 350 milliards d�euros. En �change, Ath�nes doit se soumettre � un strict plan de rigueur et accepter une quasi mise sous tutelle, synonyme de nombreux sacrifices pour ses citoyens. Le pays entend commencer � n�gocier d�s hier soir le versement d�un soutien de 80 milliards d�euros d�ici fin f�vrier, dans le cadre de cet accord. Mais apr�s de nombreux coups de th��tre � dont l�annonce surprise d�un r�f�rendum finalement abandonn� � la zone euro va exiger du futur gouvernement de coalition grec des engagements fermes sur les �conomies budg�taires promises avant tout nouveau pr�t international, y compris le versement de 8 milliards d�euros tir� du premier plan de sauvetage. Or, sans le d�blocage de cette somme vitale, la Gr�ce sera en cessation de paiement mi-d�cembre. Autre urgence sur la table : la situation de l�Italie, la troisi�me �conomie de la zone euro d�sormais rattrap�e par la crise de la dette. M�me si aucune discussion officielle n�est pr�vue sur le sujet, les ministres des Finances de la zone euro vont tr�s probablement remettre la pression sur Rome, devenue � son tour la proie des march�s qui sanctionnent une politique jug�e laxiste. Lors du G20 � Cannes, la directrice g�n�rale du Fonds mon�taire international (FMI) Christine Lagarde a indiqu� que le probl�me de l�Italie �tait son manque de cr�dibilit� concernant ses mesures anti-d�ficit. �On attend des Italiens qu�ils fassent suivre leurs paroles par des actes concrets�, rench�rit une source gouvernementale europ�enne, alors que se tient aujourd�hui un vote test pour le gouvernement Berlusconi. Les d�put�s italiens doivent se prononcer sur les finances publiques du pays mais ce vote servira surtout � mesurer le capital confiance dont dispose le chef du gouvernement Silvio Berlusconi, de plus en plus pouss� vers la sortie. L�aide de la Banque centrale europ�enne (BCE) par le biais d�achats d�obligations italiennes est �conditionn�e� aux r�formes promises par Silvio Berlusconi � l�UE, a rappel� dans le quotidien La Stampa le Luxembourgeois Yves Mersch, membre du conseil des gouverneurs de la BCE. Pr�occup� par la contagion de la crise de la dette, le gouvernement fran�ais a annonc� hier vouloir ��conomiser 100 milliards d�euros� et �liminer le d�ficit en 2016. L�objectif de ce plan de rigueur est de permettre au pays de conserver sa note triple A, attribu�e par les agences de notation et s�same pour emprunter � bas co�t sur le march� de la dette.