Echéance - En 2012, l'Algérie sera examinée devant le Comité international des droits de l'enfant à Genève par des experts des Nations unies. L'Algérie est convoquée pour la 60e session du Comité international des droits de l'enfant au mois de mai prochain pour répondre de son plan de protection et de promotion des droits de l'enfant mis en place depuis 2005, avons-nous appris du président du réseau algérien pour la défense des droits de l'enfant Nada, Abderrahmane Arar en marge de la célébration du 22e anniversaire de la ratification de la convention internationale des droits de l'enfant par l'Algérie le 22 novembre 1989. Devant cette perspective, le Réseau Nada a été invité au mois de septembre dernier, à la pré-session de ce Comité et a présenté un rapport alternatif portant sur la maltraitance des enfants, les violences sexuelles à l'égard des enfants et les enfants en conflit avec la loi. Au cours de ces 22 ans, beaucoup de progrès ont été réalisés par des institutions dans le domaine de la protection des enfants «mais en parallèle, il y a beaucoup de problèmes dont la faiblesse des mécanismes de protection et un vide juridique», nous dit M. Arar qui ajoute : «Il n'existe pas de mécanisme de suivi chez nous, ni encore d'accompagnement et de réparation. Imaginez-vous une petite fille violée ? Comment la réparer ? Comment lui donner l'espoir de vivre, d'intégrer la société et de lui faire confiance ? Les centres spécialisés dans les thérapies familiales sont inexistants.» Il appelle à aller vers une nouvelle loi de protection de l'enfant algérien «qui est, à ce jour, protégé par la loi 72 avec l'appui d'autres lois (code de la famille, code pénal...). Cette nouvelle loi que nous voulons, renforcera la protection judiciaire et sociale de l'enfant», nous-a-t-il expliqué. Notre interlocuteur recommande aussi d'aller vers un délégué de l'enfant, vers un instrument de surveillance et de suivi de la convention internationale par rapport à tous les programmes politiques et sectoriels, une coordination et un système supra qui organise tous les secteurs. Sur le plan de la justice, aller vers des tribunaux spécialisés dans les affaires des enfants «11 000 enfants sont présentés annuellement devant les tribunaux». Il appelle à penser comment réduire les autres fardeaux de chiffres de violence, des enfants mis en maillage, des enfants dans l'obligation de travailler ou de mendier. L'athlète Salima Souakri, ambassadrice de l'Algérie à l'Unicef, nous dit : «On doit aider l'enfant à avoir un bon départ solide dans la vie. Il est l'avenir et le présent de l'Algérie.» Révoltée par certains phénomènes dont est victime l'enfant comme la maltraitance et la violence, Salima appelle à la lutte contre la déperdition scolaire de la fille qui doit être scolarisée quelle que soit la localité où elle habite. «C'est une question de mentalité des parents et des moyens aussi», nous dit-elle. Enfin, cette commémoration de l'anniversaire de la ratification a été marquée par la parole donnée à l'enfant qui a été invité à prendre connaissance de ses droits et à être sensibilisé et responsabilisé.