Parution - Edité par APIC, L'Etrangleur d'Alger est un polar de Azzedine – pseudonyme d'Aomar Derradji. C'est l'histoire du commissaire Ben, réputé pour sa perspicacité concernant les affaires criminelles. Pour cela, il est chargé par son supérieur de mener une enquête singulièrement délicate : un criminel qui sévit sur la place d'Alger et qui ne tue que des femmes. A peine a-t-il entamé son enquête que Ben se rend compte qu'il a affaire à un tueur en série et que toutes les victimes ont un lien entre elles. Il reste à le trouver. En effet, au fil de son investigation, les nœuds se dénouent, les langues se délient, le passé refait surface et les vérités s'avèrent incontestables, des évidences qu'il ne peut contourner. Qu'est-ce qui se cache derrière tous ces crimes ? Quel genre de rapport les victimes entretenaient-elles entre elles ? Des interrogations auxquelles le commissaire Ben cherche à répondre. Il va même jusqu'à risquer sa vie pour élucider le mystère de l'étrangleur d'Alger. En lisant le roman, le lecteur s'associe intimement avec le commissaire Ben et, tout comme lui, il mène, lui aussi, son enquête : deux investigations sont alors menées parallèlement ; chacun suivant aussi bien son intuition que son raisonnement, mais toutes deux aboutissent au même dénouement. L'Etrangleur d'Alger est un texte abouti qui se déroule à un rythme entraînant. Du premier chapitre au dernier, il tient le lecteur en haleine. C'est un texte tantôt attachant et tantôt plaisant, littérairement construit, qui suit un cheminement cohérent. C'est aussi une écriture méthodique, saillante, d'une fraîcheur croustillante, sensible et, parfois, audacieuse. L'on ne se lasse à aucun moment de sa lecture : l'on parcourt à l'aise la structure narrative du texte, celui-ci nous dévoile un tempérament franc à travers la personnalité du commissaire, Ben tantôt circonspect tantôt pénétrant. C'est un texte où l'on est invité à se promener, çà et là, à travers la ville. Des déambulations parfois mélancoliques, particulièrement nostalgiques : il y a effectivement l'expression d'états d'âme (étalés de bout en bout du roman), ceux portés par le commissaire Ben (narrateur-personnage) qui fait des réflexions, voire des constats sur Alger. Il fait la comparaison entre Alger d'antan et Alger d'aujourd'hui. Ainsi, le commissaire Ben est nostalgique, mélancolique pareil à un poète des temps modernes. Parce qu'il porte en lui toutes les contradictions de la société. Enfin, L'Etrangleur d'Alger est un roman qui se caractérise par un suspense pantelant et une écriture accrocheuse.