Les travaux du colloque international sur «cheikh Mohamed Benyelles Ettilimssani», organisé par le ministère de la Culture, dans le cadre de la manifestation «Tlemcen, capitale de la culture islamique 2011», ont débuté, hier, dimanche, au Palais de la culture de Tlemcen. Cette rencontre de trois jours coïncide avec le centenaire de l'émigration massive des Tlemcéniens vers la Syrie. La migration collective de 1911 vers la Syrie est une expression du refus des Algériens du colonialisme et un moyen de poursuivre la résistance, a estimé, hier, dimanche, à Tlemcen, le chercheur Zaïm Khanchlaoui. Pour illustrer sa vision de la chose, il a cité des versets du Coran, qui conçoivent «la fuite vers Allah comme prélude au Jihad», avant d'affirmer que l'émigration «n'est pas une partie de plaisir, mais un sacrifice qui exige de quitter les siens, ses biens et sa terre». Le Dr Zaïm Khanchlaoui a ajouté que la migration du cheikh Benyelles est intervenue après qu'il eut émis une fetwa appelant les jeunes à refuser l'incorporation au service militaire obligatoire décrétée par la France en 1910. Il fut parmi ceux qui avaient exécuté cette fetwa en partant à la tête de convois de familles algériennes qui ont émigré en Syrie, laissant derrière elles tout ce qu'elles possédaient. «Cheikh Benyelles avait à Damas une activité militante consistant à attiser le feu de la révolte contre le protectorat français en Syrie. Il a également contribué à la fondation de la zaouïa de la Rahma où s'étaient formés les militants du mouvement national, à l'instar de Messali Hadj», a indiqué le conférencier. Pour sa part, le chercheur en histoire, Kamel Bouchama, a énuméré les raisons de la migration collective, ses étapes et son impact sur le climat général dans le pays et les réactions du colonisateur. Le professeur Malika Benmansour de l'Université de Tlemcen a souligné, dans sa communication, que les zaouïas avaient joué un rôle majeur dans le mouvement national et anticolonialiste en cultivant le patriotisme. Notons que cette émigration est la troisième du genre à l'époque de l'Emir Abdelkader et la deuxième à l'époque d'El-Mokrani, «fuyant le mauvais traitement, l'humiliation et les dépassements». Salem Ben Ahmed Ben Mohamed Benyelles, président du colloque et petit-fils de cheikh Benyelles a indiqué que ce colloque a pour finalité de faire toute la lumière sur la vie et le parcours de cette personnalité avant son départ vers la Syrie en 1911 et ses œuvres réalisées à Damas.