Résumé de la 34e partie - Poirot se rend à l'adresse que Williamson lui a donnée. Apprendra-t-il quelque chose sur Miss Valetta... ? Ah ! elle était Italienne ? — Oui, Monsieur. — Et, à cette époque, elle était femme de chambre d'une danseuse russe, n'est-ce pas ? — C'est ça même. Mme Semoulina ou quelque chose comme ça. Elle dansait dans les ballets de Thespis. C'était une des étoiles. — Savez-vous pourquoi Miss Valetta quitta sa place ? La femme hésita avant de répondre. — Non, je ne sais pas. — On l'a renvoyée, n'est-ce pas ? — Eh bien... je crois qu'on a fait un peu de nettoyage ! Mais vous trompez pas, Miss Valetta n'a rien perdu. Elle n'était pas de celles qui se laissent faire. Mais elle avait l'air d'en avoir gros sur le cœur. Elle avait un caractère ! Je ne vous dis que ça... une vraie Italienne.., des yeux noirs qui lançaient des étincelles et qui vous regardaient comme si elle voulait vous planter un couteau dans le ventre. Je ne me serais pas risquée à la contrarier quand elle était de mauvaise humeur ! — Et vous êtes certaine d'ignorer son adresse actuelle ? Les deux demi-couronnes firent entendre de nouveau leur petite chanson engageante. La réponse eut un véritable accent de vérité. — Oh ! je voudrais bien, Monsieur. Je ne serais que trop heureuse de vous obliger. Mais... elle est partie comme ça, d'un seul coup, et voilà ! — Oui, et voilà ! répéta Poirot songeur. Ambrose Vandel abandonna la description enthousiaste qu'il faisait du décor qu'il composait pour un ballet à venir et, sans se faire prier, répondit à la question posée. — Sanderfield ? George Sanderfield ? Un sale type. Il roule sur l'or, mais il paraît que c'est une crapule. C'est un faux jeton ! Une liaison avec une danseuse ? Mais bien sûr, mon cher... il en a eu une avec Katrina. Katrina Samoushenka. Vous avez dû la voir ? Oh ! mon cher, quelle fille délicieuse ! Quel métier ! Le Cygne de Tuolela, vous avez sûrement vu ça ! Le décor était de moi. Et cet autre machin de Debussy ou de Mannine. La Biche au Bois ? Elle dansait avec Michael Novgin. Lui aussi, c'est une merveille, n'est-ce pas ? — Et elle était une amie de George Sanderfield ? — Oui. Elle avait l'habitude de passer les week-ends dans sa maison de campagne. Il y donnait des réceptions sensationnelles hein ? — Vous serait-il possible, mon cher, de me présenter à Mlle Samoushenka ? — Mais elle n'est plus ici ! Elle est partie brusquement pour Paris ou quelque part ailleurs. On a dit que c'était une espionne bolchevique... non que je le croie moi-même ! Mais les gens adorent dire des trucs comme ça. Katrina a toujours prétendu être une Russe blanche – son père était prince ou grand-duc, bien entendu. Ça fait tellement mieux. Je vous disais que pour vous faire entièrement à l'esprit de Bethsabée, il faut vous pénétrer de la tradition sémitique. Pour l'exprimer, je... Et il poursuivit sur ce thème avec bonheur. (A suivre...)