Violences - Dix-huit personnes ont été tuées et une trentaine d'autres blessées ce jeudi dans un attentat à la voiture piégée et une attaque contre les maisons de chefs d'une milice anti-Qaîda dans la province de Diyala, au nord de Bagdad. Ces attaques ont coïncidé avec la visite en Irak du vice-président américain Joe Biden à l'heure où l'armée américaine s'apprête à tirer un trait sur plus de huit ans de présence dans le pays. Une voiture piégée a explosé près d'un marché à Khales, dans la province de Diyala, au nord-est de Bagdad. «Dix personnes ont péri et au moins 20 autres ont été blessées par l'explosion d'une voiture piégée garée près d'un marché de légumes à Khales», a indiqué un colonel de l'armée irakienne sous le couvert de l'anonymat. Ce bilan a été confirmé par le docteur Firas al-Doulaimi de l'hôpital général de Baqouba. «Nous avons reçu 10 corps et 25 personnes blessées dont 2 policiers», a-t-il dit. Dans une autre localité de la province de Diyala, huit personnes, dont deux chefs de milices Sahwa et leurs familles, ont été tuées par des inconnus, a indiqué le colonel. Formés fin 2006 par les chefs tribaux dans les régions sunnites, les Sahwa (Réveil en arabe) ont réussi à chasser la majorité des insurgés appartenant à Al-Qaîda, mais ces derniers mènent régulièrement des opérations de représailles. Un commando muni d'armes à silencieux a attaqué trois maisons du village de Jil al-Saëd, au sud de Baqouba, avant l'aube. Ils ont tué 5 personnes dans une première maison, 3 dans une deuxième et en ont blessé cinq autres dans une troisième, selon lui. Par ailleurs, une bombe dissimulée en bord de route dans le quartier Azamiya dans le centre de Bagdad a explosé faisant cinq blessés, selon un responsable du ministère de l'Intérieur. Lundi, un attentat-suicide à Taji, près de Bagdad, avait fait au moins 12 morts et plusieurs autres attentats ont frappé différentes villes d'Irak la semaine dernière, faisant des dizaines de morts. La violence en Irak a nettement baissé par rapport au pic des années 2006 et 2007, mais les attaques restent fréquentes. En octobre, 258 civils, policiers et militaires ont ainsi été tués, selon les statistiques officielles. Le départ des troupes américaines d'Irak, prévu avant la fin de l'année, s'il est salué par une grande partie de la population en Irak, suscite aussi des inquiétudes sur la capacité des forces irakiennes à assurer la stabilité et la sécurité.