Le président argentin Nestor Kirchner a abrogé vendredi un décret interdisant l'extradition de criminels de la dictature militaire (1976-1983), notamment réclamée par l'Espagne, alors que près d'une vingtaine d'entre eux, dont l'ex-tortionnaire Alfredo Astiz, étaient arrêtés. Cette abrogation ouvre la voie à des demandes d'extradition du juge espagnol Baltasar Garzon qui réclame, depuis décembre 1999 à l'Argentine, l'extradition de 48 personnes impliquées dans les exactions du régime militaire, dont deux sont entre-temps décédées. M. Kirchner a annulé cette disposition peu après une réunion avec le ministre de la Défense, José Pampuro, qui a assuré qu' «un climat d'absolue tranquillité» régnait au sein des forces armées après l'annonce de cette décision. Le décret, adopté par l'ex-président Fernando de la Rua (1999-2001), permettait le rejet automatique de toute demande d'extradition pour violations des droits de l'homme commis en Argentine en empêchant le transfert aux tribunaux des mandats d'arrêts internationaux.