Analyse - «Les impacts sécuritaires de l'intervention en Libye, s'ajoutent à un chantage extérieur continu contre l'Algérie, par les gouvernements des grandes puissances», estime la secrétaire générale du PT. Selon Louisa Hanoune, il est reproché à notre pays «son opposition à l'installation d'Africom sur le sol algérien et dans la région mais aussi son rejet de l'ingérence externe, sous toutes ses formes». Ainsi, avertit la patronne du PT, l'Algérie qui partage 950 km de frontière avec la Libye, est «directement ciblée» par cette intervention militaire. «Avec la destruction de la Libye et sa mise sous tutelle, l'Otan cède la place à l'Africom pour agir sous le couvert de lutte contre le terrorisme et la circulation des armes en provenance de la Libye préparant le terrain à une présence militaire étrangère permanente. Le tour est donc joué, les pays de la région opposés à une présence militaire étrangère, se trouvent devant le fait accompli, les conditions d'une telle présence étant fabriquées par la situation d'insécurité induite par l'intervention de l'Otan prenant en otage tous les pays de la région», a déclaré, hier, la secrétaire générale du PT. Pour elle, si l'Algérie est ciblée par l'intervention en Libye, c'est parce qu'elle a pris de nombreuses mesures pour la protection de son économie. «Le marché de la relance économique de 286 milliards de dollars, étant très convoité par les multinationales US et européennes à la recherche de sources de profits par le pillage extérieur, fait que d'énormes pressions sont exercées en permanence sur l'Algérie», estime Mme Hanoune. Dans son discours d'ouverture de la conférence internationale d'urgence contre les guerres d'occupation, l'ingérence dans les affaires internes des pays, et en défense de l'intégrité et de la souveraineté des nations, la secrétaire générale du PT a également souligné que les grandes puissances reprochent à l'Algérie «l'introduction de correctifs importants dans l'orientation économique dont notamment la renationalisation des hydrocarbures en 2006, puis la restauration de la souveraineté de décision économique à travers la LFC 2009 et celle de 2010, l'injection d'importants investissements publics dans la relance économique, les augmentations des salaires et autres dépenses sociales malgré les pression du FMI, de la BM, de l'UE et des gouvernements des grandes puissances». Aussi, poursuit Mme Hanoune, «il lui est également reproché d'avoir instauré la règle de 51/49 dans les contrats de partenariat avec les étrangers, le droit de préemption au profit de l'Etat, la préférence nationale et l'obligation pour les entreprises étrangères d'investir une part de leurs bénéfices en Algérie». Guerre d'occupation et ingérence Vers un comité permanent de veille La création d'un comité permanent de veille a été proposée, hier, par Mme Louisa Hanoune. Ce comité permettra de «réagir ensemble en défense de l'intégrité et la souveraineté des nations». La secrétaire générale du Parti des travailleurs a expliqué que ce comité qui est toujours au stade de la réflexion, vise à «assurer la continuité de l'action unie» qui a été menée jusqu'à présent.