Résumé de la 45e partie - Poirot demande à Drouet de se renseigner sur l'Américain Schwartz... J'allais vous poser la même question. Vous lui avez parlé et vous avez beaucoup vécu avec des Anglais et des Américains. Au premier coup d'œil, il paraît être un touriste normal. Son passeport est en règle. Qu'il ait voulu venir ici peut sembler bizarre, mais avec les Américains... Qu'en pensez-vous ? — Il semble être un garçon aimable et inoffensif. Il peut être très ennuyeux mais il me paraît difficile de le juger dangereux. Mais il y a trois autres visiteurs. L'inspecteur fit un signe de tête, le visage plus animé soudain. — Oui. Ils appartiennent au genre d'homme que nous recherchons. Je vous parierais, monsieur Poirot, qu'ils font partie de la bande de Marrascaud, si l'un d'eux n'est pas Marrascaud lui-même. Poirot réfléchissait ; il revoyait les trois visages vulgaires à des degrés divers. Oui, l'un d'eux pouvait être l'assassin. Mais pourquoi Marrascaud et deux de ses complices auraient-ils entrepris ce voyage ensemble pour se réunir dans une souricière, en pleine montagne ? Il existait certainement des endroits plus sûrs et plus faciles d'accès : un café, une gare, un cinéma, un jardin public, enfin, un lieu d'où l'on puisse sortir ! Alors qu'ici, dans ce désert abandonné à la neige... Il confia sa pensée à l'inspecteur Drouet et celui-ci fut facilement convaincu. — Dans ce cas, il faut envisager une autre supposition. Ces trois hommes font partie de la bande de Marrascaud et ils sont venus ici pour l'y rencontrer. Qui, alors, est Marrascaud. — Le personnel de l'hôtel ? Drouet haussa les épaules. — Il n'y en a pas pour le moment, à proprement parler. Une vieille femme qui fait la cuisine et son vieux mari, Jacques. Cela fait bien cinquante ans qu'ils sont là tous les deux. Puis le serveur dont j'ai pris la place, et c'est tout. — Le gérant sait qui vous êtes ? — Naturellement. Il me fallait sa collaboration. — Avez-vous remarqué qu'il semble inquiet ? Drouet accusa le coup. — Oui, c'est exact, dit-il, songeur. — Peut-être n'est-ce dû qu'à l'ennui d'être mêlé à une enquête de police. Mais vous pensez que c'est plus que cela ? Vous estimez qu'il... sait quelque chose ? — J'y ai pensé, c'est tout. — Je me le demande, dit Drouet, le sourcil froncé. Il réfléchit puis demanda : — ... Croyez-vous qu'on puisse lui tirer la vérité ? Poirot hocha la tête. — Le mieux, je pense, serait de le laisser dans l'ignorance de nos soupçons. Gardons-le à l'œil, c'est tout. Drouet acquiesça et se disposa à partir. — Vous n'avez aucune suggestion à faire, monsieur Poirot ? Je... je connais votre réputation. — Pour le moment, non. Mais, pourquoi avoir choisi cet endroit pour se donner rendez-vous et pourquoi aussi se donner rendez-vous ? — L'argent, répondit brièvement Drouet. — Alors, ce pauvre Salley a été dévalisé aussi ? — Oui, il avait une grosse somme sur lui qui a disparu. (A suivre...)