Volupté - Les peintures que Valentina Ghanem Pavlovskaya imagine sont pareilles à une poésie aux intonations féminines. La plasticienne Valentina Ghanem Pavlovskaya expose près d'une trentaine de peintures jusqu'à la fin de ce mois à la galerie «Art 4 you» (rue du Sacré-Cœur). Ses peintures s'expriment au féminin dans un style tendre et suave et sur des tons accorts. Son travail, reconnu par la critique et salué par le public, se conjugue effectivement au féminin. Cinquième saison est l'intitulé de sa nouvelle collection qu'elle exhibe avec franchise et largesse. En allant d'une peinture à l'autre, le regard est aussitôt retenu par la mise en scène de l'espace pictural : son univers, coloré et vivant, aussi foisonnant que truculent, est habité par des personnages de femmes, disposés dans des postures alanguies. L'accent est mis sur le corps dénudé, dévoilé dans sa beauté, sa poésie. L'anatomie est figurée originellement, naturellement, libérée de tout soupçon ou du moindre interdit. Ces femmes ordinaires mais belles, heureuses, charnelles, paraissent à la fois ravies ou pensives – et parfois en attente (de quelqu'un, qui sait ?) – dans un espace clos. L'essence de leur corps se déploie dans des intérieurs aériens, favorables à l'envolement, à la transcendance. Elles paraissent pareilles à des odalisques des temps modernes. C'est dans une atmosphère mouvante et légère, chargée de sensualité, presque une ambiance lascive, que la plasticienne célèbre, telle une poétesse – mais en formes saillantes comme en couleurs étincelantes –, la femme et exalte sans tabou le corps de celle-ci. Le corps dont la plasticienne évoque la splendeur et la beauté, évolue dans des errances intérieures. L'imaginaire de Valentina Ghanem Pavlovskaya se révèle fantasmatique, fait d'impressions et de rêves pluriels, charnels. Chaque songe chante spontanément les saisons de l'année, et une cinquième qui est la femme, chante son corps. Chaque peinture éclatante, regorgeant de luminosité – un merveilleux scintillement de tons ou de tonalités – est exécutée sans artifice ni faveurs, naturellement. Des peintures instinctives, sculptant de différentes manières le corps de la femme – cela va de la peinture à l'huile aux aquarelles pastel, du fusain à l'acrylique, du pastel sec au pastel gras. Notons aussi que les peintures que Valentina Ghanem Pavlovskaya imagine sont pareilles à une poésie aux intonations féminines. Elles s'organisent d'une façon rythmée, musicale, comme un jeu, celui d'emmener le regard, de le transporter dans un univers onirique, seulement de femme, à l'exploration de son être. Le regard parcourt alors lentement, comme s'il s'agissait de caresses, l'anatomie féminine. L'on parle d'emblée d'une invitation qui sous-entend de l'ardeur, du tempérament. Chaque peinture aspire au désir…