Résumé de la 52e partie - Quelle nouvelle enquête Poirot va-t-il mener cette fois ? Harold Waring les remarqua alors qu'elles remontaient l'allée venant du lac. Il faisait beau, le ciel était bleu et le soleil brillait. Harold, assis à la terrasse de l'hôtel, fumait la pipe et songeait qu'il faisait bon vivre. Sa carrière politique prenait forme de la façon la plus satisfaisante. Un sous-secrétariat à trente ans, c'était beau. Il pouvait être fier. Le Premier ministre aurait dit que «le jeune Waring irait loin». La vie se présentait sous de ravissantes couleurs. Harold avait décidé de prendre des vacances en Herzoslovaquie pour éviter les sentiers battus et se reposer réellement loin de tout et de tous. L'hôtel, au bord du lac Stempka, bien que petit, était confortable. Les autres occupants étaient, pour la plupart, des étrangers à la région, eux aussi. Les seuls Anglais, étaient représentés par une femme d'un certain âge, Mrs Rice, et sa fille, Mrs Clayton. Harold les trouvait sympathiques toutes les deux. Elsie Clayton était jolie, dans un genre un peu démodé. Elle se maquillait à peine, sinon pas du tout, et faisait preuve d'une grande réserve, de timidité presque. Mrs Rice était ce que l'on a coutume d'appeler une femme de caractère. Grande, la voix grave, elle avait l'habitude de prendre des décisions mais elle n'était pas dépourvue d'esprit et sa compagnie était amusante. Visiblement, elle ne vivait que pour sa fille. Harold avait passé des heures fort agréables avec la mère et la fille mais elles ne cherchaient en rien à le monopoliser. Les autres clients de l'hôtel venaient souvent par groupes, en voyages organisés. Ils restaient une ou deux nuits, puis repartaient. Harold y avait à peine prêté attention jusqu'à ce que... Elles montaient l'allée venant du lac, très lentement et, juste au moment où Harold les remarqua, un nuage passa sur le soleil. Le jeune homme eut un léger frisson. Ces deux femmes avaient un aspect extraordinaire. Leur nez était long et courbé, comme un bec d'oiseau, et leurs traits avaient une fixité étrange. Elles se ressemblaient de façon étonnante. Chacune d'elles avait, jetée sur les épaules, une cape qui battait comme les ailes d'un grand oiseau. Les deux femmes se dirigeaient droit sur la terrasse. Elles n'étaient plus très jeunes, cinquante ans peut-être. Leur ressemblance était par trop frappante pour qu'elles ne soient pas sœurs. En passant à côté du jeune homme, elles le regardèrent avec attention, longuement. Harold, mal à l'aise, détourna les yeux, vit une main crochue comme une serre... «Quelles horribles femmes ! De véritables oiseaux de proie...» L'arrivée de Mrs Rice le détourna de ses sombres pensées. Il se précipita pour lui avancer un siège. Elle le remercia d'un mot, s'assit et, selon son habitude, se mit à tricoter avec énergie. — Avez-vous vu ces femmes qui viennent d'entrer dans l'hôtel ? demanda Harold. — Avec des capes ? Oui, je les ai croisées. — Elles sont extraordinaires, n'est-ce pas ? — Comment ? Oui, peut-être. (A suivre...)