Résumé de la 64e partie n Avant d'embarquer pour Bagdad, Victoria a droit aux dernières recommandations de Dakin... Le voyage présenta pour Victoria tous les attraits de la nouveauté. Sans doute, le train n'avait d'un express que le nom, mais Victoria commençait à comprendre que l'impatience est un défaut d'Occidental. Une voiture officielle l'attendait à la gare. Le consulat occupait une grande villa. Les jardins étaient magnifiques et un balcon courait autour de la maison, à la hauteur du premier étage. Mrs Clayton descendit les marches du perron, pour venir à la rencontre de la jeune fille. — Nom sommes enchantés de vous voir, dit-elle avec un charmant sourire. Bassorah est très agréable en cette saison et on serait impardonnable de quitter l'Irak sans y avoir passé quelques jours. Les gens le savent et il nous arrive d'être dans l'impossibilité absolue de loger nos visiteurs. Ce n'est pas le cas en ce moment, heureusement, car nous n'avons personne, exception faite d'un jeune collaborateur du docteur Rathbone. Il est très gentil, vous verrez ! Vous aurez, en revanche, manqué Richard Baker. J'ai reçu le télégramme de Mrs Cardew Trench après son départ... Qui était Richard Baker ? Victoria n'en avait pas la moindre idée, mais il lui était parfaitement égal qu'il fût parti. Edward, seul, l'intéressait. — Il était allé à Kuweit pour quarante-huit heures, reprit Mrs Clayton. Kuweit ! Encore une ville à voir... Avant que le coin ne soit gâché, ce qui ne tardera pas... Voyons !... Par quoi préférez-vous commencer ? Voulez-vous vous restaurer maintenant ou aimez-vous mieux prendre votre bain d'abord ? Victoria opta pour le bain. — Très bien ! Je vous conduis à votre chambre... Les deux femmes montèrent l'escalier. — Comment va Mrs Cardew Trench ? demanda Mrs Clayton, comme elle mettait le pied sur la première marche. J'imagine que c'est une vieille amie à vous ? Victoria jugea inutile de mentir. — Non, dit-elle. J'ai fait sa connaissance à Bagdad. — Et, dès le premier quart d'heure, elle a voulu tout savoir de vous ? Elle joue très bien au bridge, sa compagnie est fort agréable, mais elle est terriblement bavarde, vous avez dû vous en apercevoir !... Voici votre chambre... La salle de bains est à droite… Je vous laisse et je vous dis : à tout à l'heure ! Sur quoi, Mrs Clayton, qui faisait irrésistiblement songer à une abeille diligente, disparut. Victoria prit un bain, puis se coiffa et se maquilla avec tout le soin que peut apporter à ces délicates opérations une jeune femme qui s'apprête à rencontrer «l'homme de sa vie». Victoria tenait, avant tout, à avoir avec lui un entretien particulier, si bref fût-il. Il était assez bien élevé, elle n'en doutait pas, pour ne pas s'étonner d'être présenté à une «Mrs Pauncefoot Jones», qu'il ne connaissait que sous le nom de «Jones», mais il ne fallait pas, non plus, qu'il manifestât sa surprise de la retrouver en Orient. (à suivre...)