A l'orée du XXe siècle, on continue à s'intéresser au rêve. mais c'est la psychanalyse, développée par Sigmund Freud et son école, qui va jouer un rôle important dans l'interprétation des rêves. Freud et ses disciples voient en effet, dans le rêve, l'expression des désirs sexuels refoulés. Mais ils font également référence au rêve lucide. Freud écrit : «Il y a des gens qui manifestement savent qu'ils dorment et qu'ils rêvent et qui paraissent pouvoir diriger leur vie de rêve d'une manière consciente. Quand un dormeur de cette espèce est mécontent de la tournure que prend un rêve, il l'interrompt, sans se réveiller, et le recommence pour lui donner une autre conclusion». Mais il ne reconnaît pas le rôle qui lui a été jusque-là assigné : une activité consciente. Ce que l'on rêvera après s'être réveillé du «rêve dans le rêve», ce sera ce que le désir du rêve cherche à substituer à cette réalité éteinte. Il faut donc admettre que ce qui est considéré comme «rêvé» contient la figuration de la réalité, le souvenir véritable, et que le rêve qui se continue figure au contraire le simple désir du rêveur. Il faut voir dans cette insertion, dans le «rêve du rêve», l'équivalent du souhait que le fait décrit comme rêvé ne se fût pas produit. En d'autres termes, si certains faits apparaissent dans le rêve comme rêvés, c'est qu'ils sont tout à fait réels, et cela équivaut à une affirmation très énergique. Le travail du rêve utilise le rêve lui-même comme une sorte de refus, prouvant par là notre découverte que le rêve accomplit un désir.