Suspense - Encore quelques heures et l'on connaîtra la position du Mouvement pour la société et pour la paix. Va-t-il ou non rester au sein de l'Alliance ? Le Hamas est-t-il en train de changer de position ? C'est du moins ce qui ressort des déclarations et décisions annoncées hier par Aboudjarra Soltani, président du parti islamo-libéral, le MSP. En effet, Soltani a déclaré hier être prêt à s'allier avec «tous les fronts qui se battent contre le régime présidentiel en Algérie». Hallucinant. Un chef d'un parti politique, qui est de surcroît membre de l'Alliance présidentielle et qui a soutenu et le Président et son programme pendant plus d'une décennie, vient aujourd'hui s'opposer au régime présidentiel instauré en Algérie. Soltani ajoute qu'il soutiendrait «tout projet porteur d'un régime parlementaire, qu'il soit de connotation islamiste ou libérale». Enchaînant dans un fleuve de confessions politiques, il révèle qu'en cas de victoire des islamistes dans les prochaines élections législatives qui se tiendront au printemps prochain, il serait prêt à rejoindre leurs rangs s'ils le souhaitent. «Je ne vois pas d'inconvénients à rejoindre les rangs de mes frères des autres partis islamistes s'ils gagnent les prochaines échéances électorales, même s'il s'agit de Djaballah. Voire je pourrai même leur offrir deux sacrifices (moutons) en guise de félicitations». Incroyable. L'on se rappelle que, depuis toujours, Soltani et Djaballah ont été de farouches opposants et des antagonistes-frères échangeant parfois des propos très virulents par presse interposée. En outre, Soltani, qui était hier l'invité du forum Echaab, a insisté sur le fait que l'Algérie a besoin de réformes profondes touchant tous les niveaux de l'Etat. «Nous voulons une réforme profonde en Algérie qui satisfera préalablement le peuple, et non certains cercles du gouvernement et quelques partis politiques et la presse», dira en substance le chef du MSP. A lire ces déclarations, il est clair que Soltani fait allusion aux réformes du chef de l'Etat pour souligner leur échec. Ainsi, demander «des réformes plus profondes» signifie inéluctablement que les réformes actuelles ne sont pas compatibles. Continuant sa série de critiques, le successeur de Nahnah dresse un tableau noir de la situation politico-sociale du pays. «Rien n'est clair en Algérie», critique-t-il. Et d'enfoncer encore le clou en disant que «tout se passe sous la table en Algérie. Nous savons tous comment les élections sont organisées. Le citoyen a besoin de plus de dignité et de fierté. Nous n'avons plus ces vertus, puisque nous en sommes arrivés au point de douter et de débattre de la véracité de notre Révolution et de nos moudjahidine». «C'est aberrant», regrettera-t-il. Questionné sur le sort de l'Alliance présidentielle, qui est plus que jamais menacée, Soltani dira que c'est au Conseil consultatif (Madjlis Echoura) d'en décider. «Le Madjlis se réunira demain (aujourd'hui NDLR) pour prendre une décision sur notre retrait ou non de cette alliance.» Les jours à venir risquent d'être chauds en rebondissements.