Le journaliste Abdou Benziane, décédé samedi, à l'âge de 67 ans, a été inhumé hier, dimanche, au cimetière de Sidi Yahia à Alger. Des membres du gouvernement, des personnalités politiques, des représentants des médias nationaux, des intellectuels, des proches ainsi que les membres de la famille du défunt ont assisté à l'enterrement. Le ministre de la Communication, Nacer Mehal, présent à la cérémonie d'inhumation, a qualifié Abdou Benziane, plus connu sous le nom d'Abdou B., de «grand patriote, fidèle à ses idéaux et aux combats qu'il a toujours menés». «C'est un homme d'action, un rassembleur, un mobilisateur qui a beaucoup fait pour la profession notamment la liberté de la presse», a-t-il dit. Pour Amar Belhimeur, journaliste et ami du défunt, «on ne peut concevoir le personnage en dehors du changement, de la rupture, de l'innovation et de la nouveauté. Abdou B. a fait partie des gens de progrès qui ont apporté beaucoup à la presse». De son côté, Amar Bekhouche, ancien directeur de l'information à l'ENTV, a rappelé qu'à l'époque d'Abdou B., la télévision a lancé pour la première fois de son histoire des débats politiques en direct, telle l'émission «Face à la presse», ainsi que le journal de 13 heures (en 1993), celui du matin et la diffusion en continu des programmes télévisuels. Abdou B., décédé samedi matin suite à un malaise cardiaque, est né le 12 août 1944 à Barika (Batna). Il est diplômé de la première promotion de l'Institut national de journalisme d'Alger dans les années soixante. Après avoir fait ses premiers pas de journaliste à la revue El Djeich, il a dirigé dans les années 80, en tant que rédacteur en chef, la revue Les 2 écrans, un périodique consacré au cinéma et à la télévision. Il a, par ailleurs, travaillé à l'hebdomadaire Révolution africaine. Abdou B. a été nommé à deux reprises directeur général de l'ENTV (1990-1991) et (1993-1994). En 2003, il a été chargé du dossier de l'audiovisuel, lors de la manifestation «Année de l'Algérie en France». Plus récemment, il a occupé le poste de consultant auprès du Conseil national économique et social (CNES) lors des Assises nationales sur le développement local. Journaliste audacieux prônant la liberté, Abdou B. a collaboré dans de nombreux journaux nationaux, particulièrement La Tribune et Le Quotidien d'Oran où il était chroniqueur.