Résumé de la 234e partie - La grande duchesse Militza, qui a convoqué Raspoutine, lui demande s'il connaît le moyen de guérir l'hémophilie. La grande duchesse hoche la tête. — Savez-vous que le tsarévitch est atteint d'hémophilie ! Raspoutine fait semblant de ne pas être au courant. En réalité, les gens qui fréquentent la cour – et il en fait partie – le savent. Il s'est également renseigné sur cette maladie. La maladie, connue depuis l'antiquité, est une affectation hémorragique héréditaire, que l'on n'a décrit qu'au début du XIXe siècle. On sait que c'est une maladie transmise par les femmes, qui n'atteint que les enfants mâles. Si aujourd'hui, l'hémophilie bien traitée ne met pas en danger la vie des personnes affectées, autrefois on n'en mourait fréquemment. L'espérance de vie était même limitée à une dizaine d'années. — Vous pouvez guérir le tsarévitch ? — Oui… — Je ne vous cacherai pas que ses parents vivent dans l'angoisse… Ils savent que la moindre piqûre d'insecte, le moindre choc pourrait entraîner des saignements qui lui seraient fatals ! — Je le sais… — Je vais en informer le tsar La grande duchesse rapporte à Nicolas II la conversion, celui-ci, d'habitude si intempestif, se montre prudent. — Cet homme n'est peut-être qu'un charlatan ! — Je vous assure, majesté, que je l'ai vu à l'œuvre à Kiev. Je l'ai vu opérer des miracles ! — On ne guérit pas l'hémophilie avec des incantations… — On ne cesse, majesté, de faire des miracles avec les méthodes spirituelles. Le spiritisme, en Europe, ne cesse de faire des progrès ! — Je vais en référer aux autorités ecclésiastiques… Il écrit à l'évêque Théophane qui ne tarde pas à répondre. La lettre est plutôt élogieuse. «Votre Majesté, Grégory Efimotvich est un paysan simple et même fruste, mais Votre Majesté a tout intérêt à exploiter la flamme divine qui brûle en lui. S'il est vrai que nous connaissons ses nombreux péchés, nous savons aussi qu'il se repent toujours et il devient blanc comme neige…» La naïveté de l'évêque est déconcertante. Il va entraîner le tsar à commettre une erreur, en ouvrant sa cour et son cœur à Raspoutine. Il fait venir la duchesse. — Madame, vous pouvez dire à cet homme de venir… Mais qu'il garde secrètes nos futures relations ! — Vous n'aurez rien à craindre, majesté ! Elle fait venir Raspoutine. — Le tsar accepte que vous vous occupiez de l'enfant ! Je compte sur vous pour vous montrer à la hauteur de la mission qui vous est confiée ! Raspoutine sourit. — Vous pouvez compter sur moi, madame ! (A suivre...)