Résumé de la 2e partie - George dit à Poirot que la femme veut le consulter pour un crime qu'elle aurait pu commettre... De telles filles, se dit-il n'étaient peut-être pas réellement malpropres. Elles s'appliquaient à en donner l'impression. Obéissant à sa courtoisie habituelle, Poirot se leva, salua sa visiteuse, et lui avança un siège. — Vous avez demandé à me voir, Miss ? Asseyez-vous, je vous prie. La visiteuse eut une exclamation étouffée. Elle le regardait fixement. — Eh bien ? la pressa Poirot. Elle hésita. — Je préférerais... rester debout. Les grands yeux continuaient de le fixer, indécis. — Comme il vous plaira. Le détective regagna son fauteuil et la surveilla. La jeune fille se balançait d'un pied sur l'autre. Elle baissa les yeux et reporta son regard sur Poirot. — Vous... vous êtes vraiment Hercule Poirot ? — Sans aucun doute. De quelle manière puis-je vous être utile ? — Oh !... c'est assez difficile. Je veux dire... Poirot jugea qu'elle avait peut-être besoin qu'il aille à son secours. Il remarqua d'un ton conciliant : — Mon domestique m'a annoncé que vous désiriez me consulter parce que vous «pensiez avoir commis un crime». Est-ce exact ? La jeune fille hocha la tête d'un geste affirmatif. — C'est exact. — Pourtant, ce n'est pas là une question qui admet le moindre doute. Vous devez bien savoir si vous avez ou non commis un crime ? — Eh bien, je ne sais pas comment m'expliquer. — Voyons, conseilla doucement le détective, asseyez-vous. Détendez-vous et racontez-moi tout. — Je ne pense pas... Oh ! mon Dieu, je ne sais comment... C'est tellement compliqué. J'ai... J'ai changé d'avis. Je ne voudrais pas paraître grossière, mais... vraiment, je crois que je ferais mieux de partir. — Allons ! Courage ! — Non, c'est impossible ! Je pensais que je pouvais vous demander conseil... mais c'est impossible, vous comprenez ? C'est tellement différent de... — De quoi ? — Je suis absolument désolée et, encore une fois, je ne voudrais pas être impolie, mais... Elle eut un long soupir, regarda Poirot, détourna les yeux et brusquement, laissa échapper : — Vous êtes trop vieux. Personne ne m'avait avertie que vous étiez si vieux. Je ne désire pas vous offenser mais... voilà. Vous êtes trop vieux. Je suis sincèrement navrée. Elle fit volte-face et sortit, maladroite, empruntée, pareille au papillon qui se heurte à un abat-jour. Poirot, la bouche ouverte entendit la porte d'entrée claquer. Il s'écria : — Nom de nom de nom... (A suivre...)