Désaveu Le chef de l?Exécutif espagnol a tenu sa promesse électorale de retirer les soldats espagnols d?Irak. Plusieurs centaines de personnes se sont réunies, hier soir, à la célèbre Puerta del Sol, au centre de Madrid, pour fêter le retour des troupes espagnoles d'Irak. Brandissant des pancartes avec le mot «Paz» (Paix), les manifestants ont salué le retour des soldats espagnols, mais aussi scandé des slogans en faveur du retrait total des troupes étrangères d'Irak. Ces manifestations sont venues en écho à l?annonce faite hier dans ce sens par le président du gouvernement espagnol José-Luis Rodriguez Zapatero. Celui-ci a, en effet, ordonné, hier dimanche, le retrait d'Irak des troupes espagnoles dont le retour pourrait s'étaler sur une cinquantaine de jours. «J'ai donné l'ordre au ministre de la Défense de prendre les dispositions nécessaires afin que les troupes espagnoles en Irak se retirent dans les plus brefs délais et avec une sécurité maximum», a déclaré M. Zapatero lors de sa première intervention officielle depuis sa prise de fonctions samedi. Ce retrait des troupes espagnoles était une promesse électorale du nouveau chef de l'Exécutif socialiste, vainqueur des législatives du 14 mars, trois jours après les attentats de Madrid, qui ont fait 191 morts. Le retour des 1 432 militaires actuellement déployés en Irak pourrait s'étaler sur une cinquantaine de jours, dans le cadre d'un dispositif de sécurité renforcé, a-t-on appris, hier soir, de sources gouvernementales. Le plan de leur rapatriement a été approuvé hier. Le dispositif de sécurité envisagé pour le repli vers le Koweït des troupes et du matériel déployés, pour l'essentiel à Diwaniyah (centre-sud de l'Irak), devrait doubler le temps normalement nécessaire pour effectuer un tel transfert, a-t-on précisé de mêmes sources. La décision «méditée et sereine» de faire rentrer les troupes espagnoles, annoncée officiellement dimanche après-midi avait été communiquée depuis au moins une quinzaine de jours à une douzaine de pays alliés et de pays participant à la coalition en Irak. «Je veux sortir l'Espagne (?) d'une guerre illégale», avait notamment assuré jeudi lors de son discours d'investiture M. Zapatero. Dans sa réaction hier à cette annonce, la Maison-Blanche a souligné la solidarité des pays continuant à participer à la coalition en Irak. «Nous savions, depuis les récentes élections en Espagne, que le nouveau chef du gouvernement avait l'intention de retirer les troupes espagnoles», a souligné un porte-parole de la présidence américaine, Ken Lisaius.