Plan - Damas a rejeté le nouveau plan de la Ligue arabe sur un règlement de la crise dans le pays en le qualifiant d'«ingérence flagrante dans ses affaires intérieures». «La Syrie rejette les décisions prises à son encontre en dehors du plan de travail arabe et considère que celles-ci portent atteinte à sa souveraineté nationale et constituent une ingérence flagrante dans ses affaires intérieures», selon un responsable cité par la télévision officielle syrienne. Les chefs de diplomatie de la Ligue arabe ont adopté, hier dimanche, une nouvelle initiative pour un règlement en Syrie prévoyant un transfert de pouvoirs du Président Bachar al-Assad au vice-président et la formation d'un gouvernement d'union nationale «dans les deux mois», qui sera présentée à l'ONU en vue de son approbation. Selon un communiqué final, la nouvelle initiative appelle Assad à déléguer «des prérogatives au vice-président pour traiter avec un gouvernement d'union nationale appelé à être formé dans les deux mois». Ce cabinet devra être «présidé par une personnalité de consensus. Sa mission sera d'appliquer le plan arabe et de préparer des élections législatives et présidentielle pluralistes et libres sous supervision arabe et internationale», ajoute le plan. Il demande au «gouvernement et à tous les courants de l'opposition d'engager un dialogue sérieux sous l'égide de la Ligue arabe dans un délai ne dépassant pas les deux semaines pour pouvoir réaliser l'objectif de former un gouvernement d'union». Les ministres arabes ont, dans ce contexte, décidé de prolonger la mission des observateurs, mais cette question a été éclipsée par les clauses du nouveau plan qui, selon le ministre des Affaires étrangères du Qatar, cheikh Hamad ben Jassem ben Jabr al-Thani, vise à «un départ du régime syrien de manière pacifique». L'appel arabe à un soutien de l'ONU a été favorablement accueilli par le chef du Conseil national syrien (CNS), le plus important groupe de l'opposition, Burhan Ghalioun, qui a cependant affirmé que «toute transition en Syrie devra être précédée d'une annonce de départ de Assad». Les annonces de la Ligue arabe ont été faites après une réunion ministérielle au Caire de près de cinq heures sur la Syrie. Pour Damas, cependant, ce plan est une «violation flagrante» de la charte de la Ligue arabe. «Le Conseil ministériel de la Ligue arabe aurait dû assumer ses responsabilités en arrêtant le financement et l'approvisionnement d'armes aux terroristes», selon le responsable cité par la télévision. «La décision du Conseil ministériel, qui va à l'encontre des intérêts du peuple, n'empêchera pas la Syrie d'avancer dans sa politique réformatrice et d'apporter la sécurité et la stabilité à son peuple qui a prouvé durant la crise son attachement à l'unité nationale et son ralliement autour du Président Assad», juge cette source. Selon l'ONU, plus de 5 400 personnes ont perdu la vie en dix mois de révolte et de répression en Syrie depuis le début de la mission arabe.