Terreur - Les campus universitaires ne sont pas épargnés par cette nouvelle génération de pickpockets. Les lignes de transport à risque sont connues par les Algérois. Les arrêts de bus et de taxis sont généralement les plus ciblés surtout ceux des quartiers populaires à savoir Bab El-Oued, Aïn Naâdja, Bachdjerrah et El-Harrach. Cependant, contrairement à ce qu'on pourrait croire, ce n'est pas uniquement aux arrêts de bus qu'il y a le risque de se faire délester du contenu de ses poches, à l'intérieur des autobus aussi l'usager n'est pas certain d'être à l'abri d'un pickpocket. La majeure partie des vols se produit à la montée et à l'intérieur des autobus, explique un étudiant de Bab Ezzouar. La victime est ciblée selon plusieurs témoignages, par rapport à sa physionomie. Il semble que cette nouvelle catégorie de pickpocket sait faire le distinguo entre une personne naïve et une personne sur ses gardes. Les étudiants ne sont pas épargnés particulièrement la gent féminine. A l'intérieur de la fac, comme aux arrêts du cous, nombreuses sont les filles traumatisées. «Ce qui est agaçant, ce sont ces agents de sécurité qui laissent faire au lieu de faire convenablement le travail pour lequel ils sont là», témoigne une victime à l'arrêt du COUS de Ben- Aknoun. A l'intérieur des cités universitaires, c'est aussi le calvaire. Les étudiantes se plaignent de ces chapardeurs qui instaurent une certaine peur dans le milieu estudiantin censé être épargné de ce fléau. Quotidiennement, des étudiantes crient leur colère à l'encontre de ces voleurs. «Nous avons, à maintes reprises, signalé la présence d'intrus à l'intérieur du campus universitaire, malheureusement, la complicité des agents est tellement criante que nos appels de détresse n'arrivent jamais à l'administration», dénonce une étudiante en langue étrangère à Bouzaréah. A l'intérieur de cette université, les voleurs qui passent inaperçus, vu qu'ils ont l'allure d'étudiants, ont agressé pas mal d'étudiantes. «Pas plus tard que la semaine dernière, une étudiante en langue française a été agressée et volée par un jeune mineur qui a pris la fuite aussitôt», nous confie sa camarade de classe. «Ces faits sont tout à fait prévisibles car cette faculté n'est ni sécurisée, ni clôturée», regrette-t-elle. Etant donné la progression fulgurante des vols à la tire, la police va-t-elle prendre des mesures spéciales ? 368 infractions par 100 000 habitants L'indice de la criminalité recensé par les services de la police en Algérie est de l'ordre de 368 infractions par 100 000 habitants, nous a déclaré le sous-directeur des affaires criminelles de la Police judiciaire, Samir Chenaf. Selon lui ce phénomène est en nette évolution en Algérie. «Nous avons mis au point une stratégie opérationnelle consistant à mettre en place des dispositifs en surface en tenues officielles et armés sur les points ciblés par les délinquants et à haute densité et en parallèle nous avons des éléments en immersion pour intervention rapide et ce, pour contrecarrer ce phénomène.». Le choix des points se fait en fonction de la densité de la population (marchés, gares…). En outre, poursuit-il, nous avons la police de proximité qui œuvre pour mettre la main sur ces délinquants.