Carrière «Les psychologues disent qu?on peut lire des choses dans les yeux d?une femme policier», l?officier Zahra Berchi, 45 ans, a, en peu de mots, tenté de dresser son propre portrait, elle qui traîne derrière elle plus de 20 ans de ce métier «à risques». Mais que peut-on lire, en fait, dans les yeux d?une femme policier ? «La vigilance, le réflexe et le regard de lynx», martèle l?officier Berchi qui admet tout de même que le risque est valable aussi pour les hommes. «L?essentiel c?est d?être proche du citoyen et de le persuader qu?il existe des femmes et des hommes qui font leur possible pour faire régner la quiétude et la sûreté, sans verser dans une misogynie destructrice». Mais, selon elle, le fait d?exercer ce métier donne à la femme un double profil : «Celui de policier d?abord puis celui de femme et les deux doivent être totalement conciliables». «Dans son métier, la femme doit absolument se comporter en tant que professionnel, c?est-à-dire oser perdre un peu de sa féminité où alors concilier les deux profils pour mener à bien sa mission dans le cadre de la fonction de la police de proximité», ajoute-t-elle. Dans son aveu, Mme Berchi rejoint un peu l?idée de la cellule de la communication du commissariat de Amirouche qui consiste à faire de la femme policier, de par sa «touche féminine» un atout majeur dans le travail de proximité. Ainsi, selon les membres de ladite cellule, «la parole et le geste de la femme sont bien perçus par les citoyens». L?officier Berchi abonde d?ailleurs dans le même sens : «Les gens ont tendance à faire preuve de galanterie lorsqu?ils ont en face d?eux une femme et c?est déjà un acquis de taille pour nous les femmes», précise-t-elle. «Par le passé, le métier de femme policier était mal perçu par la population, mais aujourd?hui, les choses ont sensiblement changé. La femme en tenue bleue est aujourd?hui beaucoup plus respectée et on ne parle plus du fameux tabou, on parle plutôt de tendresse, de femme qui sait écouter qui a un petit faible et qui sait faire la part des choses», renchérit-elle. A la question de savoir si la femme policier ose imposer son «empreinte» de policier, dans son entourage familial, entourée de sa progéniture et de son mari, Mme Berchi répond par un niet catégorique : «Non, à la maison, devant un four ou devant une machine à laver, je suis uniquement femme, c?est à dire mère et épouse.»