Résumé de la 255e partie n Le jeune homme retrouvé dans la rue s'appelle Kaspar Hauser. Il sait à peine parler et semble n'avoir été nourri que de pain et d'eau. Le gardien l'emmène chez lui. Il s'est pris d'affection pour ce grand garçon aux yeux doux et au sourire triste. Il n'est pas muet, comme il l'a pensé au début, mais son vocabulaire est extrêmement limité : à peine quelques dizaines de mots... — Qu'il est sale ! s'exclame la femme du gardien ; — Il n'a pas dû prendre de bain depuis plusieurs jours, dit le gardien ; — Je vais le laver, dit la femme — Je ne pense pas qu'il te laisse ; Elle prépare quand même un baquet d'eau, apporte du savon et une brosse. — Enlève tes vêtements, lui dit-elle Comme il ne fait pas ce qu'elle dit, elle lui déboutonne la chemise et dégrafe son pantalon. Il n'éprouve aucune gêne à être nu, devant le gardien et sa femme. — C'est comme un petit enfant, dit la brave femme émue, il ne connaît rien aux choses de la nature ! Il se laisse laver, puis le gardien lui donne des vêtements. — Il a meilleure mine, dit-il — Il n'a pas du tout l'air d'un paysan... Cependant, l'apparition de Kaspar fait le tour de la ville. Le bourgmestre de la ville vient lui rendre visite un peu plus tard. Lui aussi est impressionné par les grands yeux du jeune homme et son sourire triste. — Tu veux bien me dire ton nom ? lui demande-t-il — Il s'appelle Kaspar Hauser, dit le gardien — Je croyais qu'il ne parlait pas... — Il parle, mais très mal... comme un jeune enfant... En revanche, il sait écrire ! — Ah bon, dit le bourgmestre... il parle mal mais sait écrire ! — Disons qu'il a écrit son nom.... Le bourgmestre hoche la tête et s'adresse de nouveau à Kaspar. — Kaspar, dis-nous d'où tu viens. Le jeune homme secoue la tête. — Tu ne sais pas, très bien... Mais tu te rappelles la personne qui t'a emmené à Nuremberg ? — Un homme, dit le jeune homme ; — Tu connais son nom ? — Non... un homme, habillé de noir... — Tu le connaissais auparavant ? — Oui, il m'a appris à lire et à écrire... et puis, il est venu... il m'a dit : je t'emmène dans la grande ville... tu deviendras soldat ! — Soldat ? — Oui, je veux entrer dans la cavalerie... servir, comme mon père ! — Tu connais ton père ? — Non... Jamais vu, mais mon père était soldat du roi. A suivre K. Noubi