Résumé de la 8e partie n Kaspar Hauser a vécu, toute sa vie, enfermé dans une petite pièce, à plafond bas, avec pour toute ouverture deux petites fenêtres. Il était nourri exclusivement de pain et d'eau. Le bourgmestre continue à interroger Kaspar. — On te faisait sortir ? — Non... — Tu n'as jamais quitté la pièce ? — Non.... — Même pas pour faire tes besoins ? Le jeune homme ne comprend pas ce que veut dire «faire ses besoins». Le bourgmestre le lui explique. — Il y avait un trou creusé dans le sol, avec un vase... L'homme venait le vider chaque jour... — Et comment as-tu appris à parler ? — L'homme me parlait.... Tu as appris aussi à lire et à écrire. — Oui, c'est l'homme ! — Et comment es-tu parvenu jusqu'ici ? — C'est un homme habillé de noir. Il est venu dans ma chambre et il m'a dit de me préparer à partir. — Il t'a expliqué pourquoi tu devais quitter ta prison ? — Il a dit qu'il était temps pour moi d'aller vivre dans la grande ville. Il a dit aussi que c'est le vœu de ma mère... elle voulait qu'une fois parvenu à l'âge d'homme, je devienne soldat... comme mon père ! — C'est l'homme qui t'a donné les lettres ? — Oui, il m'a dit de les remettre au capitaine... — Tu ne te rappelles pas quelle route vous avez prise pour arriver à Nuremberg ? — Non — Vous avez voyagé comment ? — A pied... Je ne pouvais pas marcher... L'homme m'a porté sur son dos... — Vous avez marché longtemps ? — Trois jours et trois nuits ! — Et quand êtes-vous arrivés à Nuremberg ? — A la fin de la journée... Nous sommes restés cachés, à l'entrée de la ville, jusqu'à la tombée de la nuit. L'homme m'a fait entrer dans la ville, il m'a remis les deux lettres et il est parti, en me disant bonne chance. — C'est alors que le cordonnier et son compagnon t'ont trouvé... — Oui, j'étais étonné... Je n'ai jamais vu de ville... Je n'ai jamais vu d'inconnu... Je regardais... Je ne pouvais pas parler ! Cela le bourgmestre le sait. Il sait aussi que le capitaine qui a reçu Kaspar a cru à une plaisanterie, un coup monté par deux ivrognes. Il a pris Kaspar lui-même pour un ivrogne. Mais le bourgmestre est maintenant persuadé que le jeune homme ne feint pas l'idiotie et que son histoire est véridique. (à suivre...)