Résumé de la 18e partie - Poirot marche dans la rue de Long Basing et contemple les vitrines... La façade d'une ou deux de ces maisons avait été surélevée et semblait donner à leur propriétaire, le droit de réclamer un respect dû à leur allure «à la page». Poirot marchait lentement, enregistrant au passage tout ce qu'il découvrait. Si son impétueuse amie, Mrs Oliver, l'avait accompagné, elle lui aurait tout de suite demandé pourquoi il perdait son temps à flâner alors que la maison qui l'intéressait, se situait à un quart de mile des limites du village. Poirot lui aurait alors répondu qu'il tenait à s'imprégner de l'atmosphère locale, ce qui avait parfois une grande importance. A la sortie de la petite agglomération, la transition était brutale. D'un côté, en retrait de la route, se dressaient quelques maisons récemment construites par l'Etat, précédées chacune d'une pelouse, égayées par leurs portes aux couleurs vives. Au-delà, la campagne s'étalait paisible, avec ses collines et ses haies de buissons et, çà et là, quelques-unes de ces demeures que les agents immobiliers appellent belles maisons de maître régnant sur leurs arbres et leurs jardins, empreints de cet air mystérieux particulier aux propriétés privées. Assez loin devant lui, Poirot discerna une habitation à laquelle son dernier étage, sans aucun doute rajouté depuis peu, donnait l'aspect d'une assez extraordinaire construction arrondie. Il s'agissait certainement de l'endroit qu'il désirait atteindre. Le détective arriva à une grille portant le panneau «Crosshedges» et son regard se leva sur la demeure qui datait probablement du début du siècle. Elle n'était ni jolie ni laide : tout simplement ordinaire. Le jardin, en revanche, charmait le regard. On devinait qu'à l'origine, il avait été l'objet de beaucoup de soins et d'attentions. Il montrait encore des pelouses bien tondues, un grand nombre de platebandes fleuries, d'arbustes disséminés avec goût. Un homme de métier s'occupait sûrement de ce jardin, pensa Poirot et peut-être même les propriétaires y prenaient-ils un intérêt personnel car il venait juste de remarquer, dans un coin près de la maison, une femme penchée sur une platebande, occupée, semblait-il, à rattacher des dahlias. Sa tête paraissait une masse d'or éclatant. Elle devait être grande et mince, avec des épaules carrées. Poirot poussa le portillon et s'avança. La femme tourna la tête puis se redressa en dévisageant le nouveau venu d'un air interrogateur. Elle ne bougea pas, gardant à la main un sécateur : — Oui ? Poirot la salua d'un geste élégant et s'inclina. Les yeux de la femme restaient fixés sur les moustaches du petit homme, comme fascinés. — Mrs Restarick ? — Oui. Je... — J'espère que je ne vous dérange pas, Madame ? Un léger sourire effleura les lèvres de la maîtresse de maison. — Pas du tout. Etes-vous... — Je me suis permis de vous rendre visite. Une de mes amies, Mrs Ariane Oliver... — Oh ! Vous devez être M. Poiret ? ( A suivre...)