ALGER- Les relations bilatérales algéro-françaises sont passées à une "vitesse supérieure" depuis 2011, surmontant ainsi la "période compliquée", a indiqué lundi à Alger l'ambassadeur de France, M. Xavier Driencourt. "L'Algérie et la France sont passées à une vitesse supérieure (dans leurs relations bilatérales), la période compliquée étant derrière nous dans la mesure où certains irritants ont trouvé leurs solutions", a déclaré M. Driencourt, lors d'une rencontre-débat avec la presse, organisée au siège du quotidien national Algérie-News. Il a expliqué que ces sujets "irritants" sont en relation avec les questions liées au débat sur la repentance de la France, l'affaire des moines de Tibhirine, ainsi que la loi du 23 février 2005 glorifiant le colonialisme. M. Driencourt a noté que depuis le début de 2011, les deux pays sont passés à une période "plus constructive" et un "dialogue politique" qui s'est "considérablement renforcé", rappelant le nombre de visites "très importantes" de hauts responsables français en Algérie. A cet effet, il a cité la visite du ministre français des Affaires étrangères en Algérie, M. Alain Juppé, en juin 2011 ainsi que celle de son homologue algérien en France, M. Mourad Medelci, le mois de novembre dernier. En plus des visites qu'effectuent "régulièrement" des responsables français en Algérie dans le cadre de la "concertation" entre les deux pays, l'ambassadeur a évoqué aussi la "séquence Raffarin", lequel en est à sa cinquième visite en Algérie dans le cadre de la coopération économique entre les deux pays. "Au-delà du projet Renault, il y a tout un travail de fond effectué par M. Raffarin par sa sagesse et son amitié pour l'Algérie", a-t-il ajouté, soulignant des "avancées significatives" dans ce domaine. A une question sur le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie (1962-2012) qui sera célébré le mois le 5 juillet prochain, M. Driencourt a estimé que l'année 2012 est "importante" aussi bien pour l'Algérie que pour la France. "L'Année 2012, c'est votre fête, mais c'est aussi une page de notre histoire. Il faut regarder en arrière tout le travail déjà accompli entre les deux pays", a-t-il dit. "Au-delà du travail de mémoire et de reconnaissance, il faut surmonter le traumatisme des générations ayant vécu la période coloniale et la période d'indépendance pour transmettre aux jeunes générations la connaissance de cette histoire dans un esprit de réconciliation", a indiqué M. Driencourt. Evoquant les "changements" intervenus dans la région du Maghreb et du Moyen-Orient, M. Driencourt a indiqué qu'il s'était "inscrit en faux" contre des parlementaires français qui avaient prévu l'"effet domino". L'Algérie a lancé des réformes que nous suivons de près et personne ne peut souhaiter à ce pays ce qui est arrivé en Egypte ou en Syrie", a-t-il soutenu. Sur la délivrance des visas et notamment les contrôles du retour des bénéficiaires au pays d'origine, M. Driencourt a précisé qu'"il ne s'agit pas d'une mesure discriminatoire à l'encontre des Algériens". "C'est une pratique ancienne et universelle qui encourage le respect de la validité du visa accordé par son titulaire", a-t-il dit, ajoutant qu'elle ne concerne que peu de personnes par rapport au nombre de visas accordés, soit 4,25% sur les 100 000 visas délivrés en 2011 à Alger. Il a estimé qu'"au lieu de refuser les visas, il est préférable de l'accorder à certaines personnes avec des conditions".Pour ce qui est des statistiques, M. Driencourt a précisé qu'en 2011, environ 100 000 visas ont été délivrés sur les 128 000 déposés, avec un taux de refus en baisse de 28% par rapport à l'année 2010. L'ambassadeur français a notamment relevé une hausse "considérable" du nombre de visas de circulation qui représentent 40% du total des visas accordés, indiquant que 1 000 rendez-vous sont enregistrés quotidiennement pour le traitement des dossiers.