Résumé de la 22e partie - Mrs Restarick est surprise de voir David – l'ami de Norma – à l'intérieur de la maison... Vraiment ! Vous avez l'air de croire que je vais voler les petites cuillères ! Il est tout à fait naturel de pénétrer dans une maison en plein jour, non ? — Nous sommes vieux jeu et n'aimons pas cela. — Oh ! là ! là ! Les histoires que font les gens ! Eh bien, ma chère, si je ne suis pas le bienvenu et si vous ne savez vraiment pas où est votre belle-fille, il vaut mieux que je m'en aille. Dois-je vous montrer le contenu de mes poches avant de partir ? — Ne soyez pas stupide, David. — Au revoir, donc ! Le jeune homme passa devant eux avec un signe vague de la main et disparut. — Une créature horrible ! affirma Mary Restarick d'un ton dont l'aigreur surprit Poirot. Je ne peux pas le supporter. Pourquoi l'Angleterre est elle surpeuplée de ce genre de types ? — Madame, ne vous énervez pas. Ce n'est qu'une question de mode et cela a toujours existé. A la campagne, vous n'avez pas tellement l'occasion de vous en rendre compte, mais à Londres, on en côtoie des centaines de semblables. — Affreux ! Vraiment affreux. Efféminé… — Et cependant, ressemblant assez à un portrait de Van Dyck, ne trouvez-vous pas ? Dans un cadre doré, une collerette de dentelle autour du cou, vous ne le trouveriez pas plus efféminé — Avoir le culot de venir comme ça ! Andrew aurait été furieux. Cette affaire l'inquiète, d'autant plus qu'il connaît mal Norma. Il est parti à l'étranger alors qu'elle n'était encore qu'une enfant, la confiant à la garde de sa femme. Moi aussi, je me fais du souci pour cette fille et je ne puis m'empêcher de la trouver bizarre. Ce David Baker lui a complètement tourné la tête et nous n'y pouvons rien ! Nous avons interdit l'accès de la maison à ce garçon et voyez : il s'y présente avec un sang-froid imperturbable. Je pense que j'agirais sagement en ne mettant pas Andrew au courant de cet incident. J'imagine que Norma s'affiche dans Londres avec cette créature, et probablement avec d'autres, identiques. Il y en a de pires que lui, ceux qui ne se lavent jamais, portent de longues barbes et des vêtements crasseux. Poirot remarqua gaiement : — Ne vous désespérez pas et rappelez-vous que les péchés de jeunesse s'oublient vite. — Je l'espère. Parfois, j'ai l'impression que Norma a quelque chose de dérangé mentalement. Elle a des instants d'absence et de soudaines aversions... — Aversions ? — Elle me hait. Non, non, je n'exagère pas ! Je ne comprends pas pourquoi car même si elle adorait sa mère, il est bien naturel, après tout, que son père se soit remarié. — Etes-vous bien sûre qu'elle vous haïsse ? —Elle m'en a largement donné la preuve. Je ne puis vous dire à quel point j'ai été soulagée lorsqu'elle a décidé d'aller travailler à Londres. Je ne voulais pas susciter d'histoires, mais... Elle s'interrompit soudain comme si elle réalisait brusquement qu'elle s'entretenait avec un étranger. (A suivre...)