Résumé de la 21e partie - Mrs Restarick apprend à Poirot que Norma ne l'aime pas beaucoup... Elle le guida hors de la pièce sur laquelle Poirot jeta un dernier coup d'œil. Triste... sans caractère... mis à part peut-être les deux portraits. D'après le style de la robe que portait la femme, ils n'étaient pas récents et s'il s'agissait de la première Mrs Restarick, il jugea qu'elle ne lui aurait pas été sympathique. — Ces portraits sont très bons, remarqua-t-il. — Oui. Ils ont été peints par Lansberger. Lansberger avait été un peintre fameux et très cher, vingt ans plus tôt. Son naturalisme méticuleux était à présent passé de mode et depuis sa mort, on ne parlait presque plus de lui. Ses modèles étaient appelés avec mépris «accessoiristes» mais Poirot estimait qu'ils valaient mieux que cela. Il devinait un humour assez cruel, soigneusement dissimulé derrière les surfaces lisses. Grimpant les premières marches de l'escalier, à quelques pas devant lui. Mrs Restarick déclara : — Ils viennent juste d'être sortis du grenier, restaurés et... Elle s'interrompit brusquement et resta figée, une main sur la rampe. Une silhouette venant de tourner l'angle du palier descendait à leur rencontre... Une silhouette assez baroque, paraissant vêtue d'un travesti mais qui détonait complètement avec l'atmosphère de la maison. Poirot était assez familiarisé avec ce genre de personnages, ayant eu plusieurs fois l'occasion de le croiser en multiples exemplaires dans les rues de Londres et même dans des soirées. Un échantillon de la jeunesse actuelle. Il portait une veste noire, un gilet de velours prétentieux, des pantalons de peau très étroits et une masse de cheveux châtains bouclés lui tombant sur les épaules. Un air exotique et presque beau, bien qu'il fallût le dévisager un moment avant de deviner son sexe. — David lança Mrs Restarick d'un ton acerbe. Que diable faites-vous ici ? Le jeune homme ne parut pas troublé le moins du monde. — Je vous ai effrayée ? J'en suis désolé. — Que faites-vous... dans cette maison ? Vous êtes venu avec Norma ? — Norma ? Non, j'espérais la trouver dans sa chambre. — Vous savez très bien qu'elle est à Londres. — Ah ! mais non ! En tout cas, elle n'est pas au Borodene Mansions. — Comment cela ? — Il semble qu'elle n'y soit pas retournée depuis le week-end. J'ai pensé qu'elle était restée ici. Je suis venu voir ce qui avait pu lui arriver. — Elle est partie dimanche soir, comme d'habitude. Mrs Restarick ajouta d'un ton coléreux : — Pourquoi n'avez vous pas sonné à la porte pour nous informer de votre présence ? Pourquoi rôdez-vous à travers la maison ? (A suivre...)