Billet - La Côte d'Ivoire s'est qualifiée pour la finale de la CAN en dominant le Mali (1-0) avec un but de Gervinho juste avant la pause. Les Eléphants tiennent leur finale. La Côte d'Ivoire a logiquement dominé le Mali sur un but de Gervinho (1-0), hier à Libreville, obtenant ainsi son billet pour la finale où elle partira largement favorite contre la Zambie, avec l'espoir de décrocher le 2e titre continental de son histoire après 1992. Les coéquipiers de Didier Drogba ont été fidèles à l'image qu'ils renvoient depuis le début de cette Coupe d'Afrique : une formation sans pitié et programmée pour brandir un trophée qui lui échappe depuis 20 ans. Après les échecs répétés des dernières éditions (finale en 2006, demi-finale en 2008, quart de finale en 2010), la génération Drogba a enfin une occasion unique d'entrer pour de bon dans la légende du football ivoirien face à l'invité surprise du tournoi, une équipe à sa portée. Les statistiques des Eléphants sont éloquentes (5 rencontres, 9 buts marqués, aucun encaissé) et ont de quoi hanter les nuits des Chipolopolos avant la grande finale de dimanche à Libreville. Après un 1er tour minimaliste malgré 3 victoires sans fioritures, la Côte d'Ivoire a véritablement trouvé son rythme de croisière avec les matches à élimination directe. La Guinée équatoriale l'avait déjà appris à ses dépens en quart de finale (3-0) et ce sont cette fois les Maliens qui se sont cassé les dents sur le mastodonte ivoirien. Le score ne reflète pas la domination insolente des Eléphants, qui ne remercieront jamais assez le défenseur des Aigles, Berthe, dont l'intervention à 50 mètres de ses buts devant Gervinho aura coûté très cher à son pays. L'attaquant d'Arsenal en a profité pour se lancer dans un «coast to coast» spectaculaire avant de tromper facilement Diakité juste avant la pause (45e). Mais avant cette délivrance, les Ivoiriens, emmenés par un Yaya Touré omniprésent, avaient déjà eu maintes occasions de tuer tout suspense, trouvant les montants à deux reprises (Drogba 6e, Yaya Touré 16e) avant de maudire la maladresse de Kalou dans le geste final (20e, 30e). Le Mali avait eu beaucoup de réussite en quart de finale en voyant deux tentatives gabonaises mourir sur le poteau avant de l'emporter aux tirs au but. Mais face à la puissance de feu de la Côte d'Ivoire, les Aigles pouvaient difficilement réaliser un deuxième miracle. Sans Maïga blessé, la force de frappe malienne était de surcroît diminuée en dépit du travail de sape dos au but de l'immense Diabaté. La sélection d'Alain Giresse aura l'opportunité de se rattraper samedi à Malabo pour le gain de la 3e place face au Ghana. Une belle consolante pour une équipe qui aura, quoi qu'il arrive, réussi sa CAN contre toute attente. La Côte d'Ivoire n'a elle plus qu'une marche à franchir pour atteindre son Graal. Tout un peuple l'attend. Les Eléphants, dont le seul titre dans la compétition remonte à 1992, joueront dimanche le titre face à la Zambie qui a dominé le Ghana (1-0) un peu plus tôt. Zahoui : «Heureusement, on a marqué avant la mi-temps» Avec sa modération habituelle, le sélectionneur de la Côte d'Ivoire, François Zahoui, s'est félicité de la qualification des Eléphants pour la finale, sans toutefois verser dans l'autosatisfaction. «On s'attendait à un match très, très difficile. On a souffert au niveau des nerfs. Nos deux poteaux et nos occasions gâchées les ont mis en confiance. Il fallait gérer les moments difficiles. Heureusement, on a marqué avant la mi-temps, mais dans l'ensemble mes joueurs ont géré le match avec calme et patience. Le Mali n'était pas là par hasard. J'ai été surpris par leur calme et la manière dont ils ont posé le jeu. Mais heureusement notre défense est très mature et solide depuis le début de la compétition. Après les échecs passés, on savait que tant qu'on ne prendrait pas de buts, on pouvait faire la différence devant. Ce projet est resté en place jusqu'au bout. (A propos de la Zambie, l'adversaire de la Côte d'Ivoire en finale). C'est une équipe jeune, très joueuse qui pratique un bon football. Ils vont de l'avant et posent problèmes à ceux qu'ils croisent. Cela va se jouer à des détails mais ça va être une belle finale. Après le crash de 1993, ils ont su reconstruire et repartir avec patience. On les respecte. Mais nous aussi, avec les événements en Côte d'Ivoire, on a à coeur de ramener le trophée. Le pays est derrière nous. Il y a beaucoup de prières et d'attente autour de cette équipe.» Giresse : «C'était costaud en face» Le sélectionneur du Mali, Alain Giresse, a pris le temps de s'arrêter en zone mixte pour évoquer l'élimination des Aigles par les Eléphants de Côte d'Ivoire (0-1), hier en demi-finale de la CAN. «J'ai forcément un sentiment de regret. Mais c'était du costaud en face, a reconnu Alain Giresse, hier après l'élimination du Mali par la Côte d'Ivoire (0-1). On a essayé de rassembler nos forces sur ce match, cela n'a pas suffi. Le but vient d'une erreur de naïveté. On ne se jette pas aussi loin du but. Ou alors c'est qu'on est sûr de prendre le ballon. C'est ce type de détails qui fait qu'ils sont la Côte d'Ivoire et qu'on est que le Mali. Mais c'était une CAN bien remplie, une bonne CAN je pense», a ajouté le technicien français avant d'évoquer brièvement la question de son avenir. «Mon contrat se termine en mai», a-t-il simplement conclu. Il a assisté au match Côte d'Ivoire-Mali Pelé sera présent à la finale Le Roi Pelé est actuellement à Libreville, où il assiste à la demi-finale de la CAN 2012 entre Maliens et Ivoiriens. Le «Roi Pelé», considéré comme le meilleur joueur de l'histoire du football, est actuellement à Libreville, invité par le Président gabonais, Ali Bongo. Le Brésilien a reçu une ovation sur le terrain une dizaine de minutes avant le début de la rencontre, avant d'aller suivre la demi-finale Côte d'ivoire-Mali dans la loge de son hôte. Pelé devrait assister à la finale qui mettra aux prises les Eléphants avec les Chipolopolos. A noter également la présence en tribunes de Michel Platini. Le président de l'UEFA assistera au Congrès de la CAF demain vendredi.