Richesse - L'exposition offre des univers tantôt colorés parfois surréalistes, des mondes picturaux démonstratifs où il y a débordement de tons et effusion de sentiments. Ils sont cinq : Taher Hedhoud, Nacer Eddine Douadi, Mourad Abdellaoui, Kamel Zireg et Khaled Boukraâ. Cinq artistes peintres, donc cinq imaginaires. Des sensibilités diverses. Des approches différentes, des styles très personnels. C'est ce que laisse transparaître l'exposition collective qui se tient jusqu'au 25 février à la galerie Baya du Palais de la culture Moufdi-Zakaria. Cette exposition a pour titre «Fenêtre sur le rêve», et comme l'intitulé l'indique bien, chaque peinture est un bout d'onirisme, du rêve en couleurs et en formes – les formes dans certaines peintures sont presque absentes, diluées dans l'espace par les tons qui définissent la surface du tableau. Ainsi, le rêve s'avère a priori le mot-clé de plus d'une cinquantaine d'œuvres qui, toutes tendances confondues, matérialisent l'univers rêvé de chacun des artistes. Chacun d'eux traduit, livre une présence, la sienne. Ils traduisent avec une palette choisie tantôt pondérée, tantôt fulgurant, son moi et émoi artistique. L'univers intérieur recréé par les couleurs, transposé sur le tableau est une mise à nu d'une émotion cachée, souvent refoulée aux tréfonds du conscient. C'est un univers parfois serein, tempéré, parfois violent, explosif. Quelle que soit sa nature, cet univers aux réalités plurielles se révèle, de prime à bord, comme l'expression directe et franche du «moi intérieur». Tahar Hedhoud, venu de Tebessa, évolue dans un style relevant de l'abstrait, un prétexte pour lui de traiter divers sujets, tous liés à l'actualité, notamment l'identité, les risques de la mondialisation, les traditions, les valeurs intrinsèques et l'environnement ainsi que l'absence de dialogue dans le milieu familial. «Le printemps arabe» et ses répercussions sur la région est l'autre sujet traité notamment dans sa toile intitulée Le Chrysanthème à travers laquelle il exprime les éléments abstraits de certains événements, en usant d'un dégradé de couleurs et d'une technique inédite alliant le collage au dessin. Mourad Abdelaoui, originaire de Batna, travaille ses toiles d'un point de vue psychologique. Il aborde divers thèmes, à savoir le matérialisme, la perte de confiance… Lui aussi préfère la voie de l'abstrait pour dire ses préoccupations et ses visions intérieures. Ces créations témoignent d'un travail libre et spontané. Le but, selon lui, est de mieux mettre en évidence les formes de l'œuvre. Nasseredine Doudi, qui vit à Batna, restitue dans ses tableaux ses métamorphoses intérieures. Il retrace à travers chacune de ses peintures, exécutées dans une palette de couleurs pastel, les différentes étapes de sa vie et y dépeint ses émotions et ses états d'âme. Pour sa part, Kamel Boukraa, un autodidacte, ayant appris l'art de peindre selon ses expériences personnelles, décrit dans ses œuvres les déchirures sociales. L'ensemble de sa création parle d'amitié, d'amour… Enfin, Kamel Zireg propose un univers très particulier constitué de tableaux et d'œuvres composés d'éléments hétéroclites en apparence mais très harmonieux dans l'assemblage et l'exécution.