Ils sont 4 300 enseignants de langue française, dans les écoles primaires issues de 14 wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux à bénéficier de stages de formation et de perfectionnement linguistiques et pédagogiques d'ici à 2014. «Un dispositif de formation, qui s'inscrit dans le cadre du parachèvement de la réforme du système éducatif dans le but de renforcer les compétences académiques et professionnelles de l'ensemble des enseignants, particulièrement les enseignants de langue française dans les zones du sud et des Hauts-Plateaux», a indiqué le directeur central de l'enseignement fondamental au ministère de l'Education nationale Brahim Abassi. Une initiative qui confirme le problème que pose l'enseignement de cette langue de qualité de moins en moins satisfaisant. Ces maîtres et ces maîtresses se voient pourtant imposer la responsabilité de bien la maîtriser. Une chose est sûre, au regard des témoignages recueillis, «la maîtrise du français tant à l'oral qu'à l'écrit a fortement régressé. Les nouveaux enseignants ne maîtrisent malheureusement ni l'un ni l'autre», affirme Mme Souad M., enseignante à l'école primaire de Dergana I, dans la commune de Bordj El-Kiffane. Elle affirme dans ce contexte que «les jeunes licenciés en langue française sont orientés automatiquement vers l'enseignement sans aucune formation pédagogique au préalable. Ce n'est donc pas leur faute», atteste-t-elle. Ce manque de formation a porté un coup fatal à la qualité de l'enseignement de cette langue. «Dans l'ancien système un élève de sixième année était capable de rédiger un paragraphe. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Il faut dire que trois heures par semaine ne peuvent, en aucun cas, répondre aux besoins d'un enfant de huit ans en matière d'apprentissage d'une langue», souligne Mme Souad M. dans l'enseignement depuis 32 ans. C'est donc cette réalité longtemps occultée qui a poussé les pouvoirs publics à lancer ce projet «Remédiation linguistique du français dans le Sud algérien». Celui-ci «vise à former des pôles de trinomes, à savoir deux enseignants et un inspecteur de formateurs, pour la démultiplication de la formation de l'enseignement, afin de remédier aux insuffisances au niveau des pratiques en classe de langue française», précise le département de M. Benbouzid.