Le veto sino-russe au Conseil de sécurité de l'ONU sur la Syrie provoque l'indignation. Face aux critiques de la communauté internationale, Moscou s'explique alors que le ministre russe des Affaires étrangères, Serguei Lavrov, se rendra, aujourd'hui, à Damas. La Russie refuse toujours de lâcher son allié syrien, auquel elle continue de vendre des armes. Damas reste le plus gros importateur de blindés, de fusils d'assaut, ou d'avions de chasse russes au Moyen-Orient. Cette semaine, les autorités russes ont répété que leur pays continuerait d'exporter des armements en Syrie, se défendant au passage de fournir de l'équipement qui pourrait être utilisé contre les manifestants. L'UE va encore durcir les sanctions contre le régime L'Union européenne va encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien, a déclaré, avant-hier, le chef de la diplomatie française Alain Juppé, au lendemain d'un double veto russe et chinois au Conseil de sécurité contre un projet de résolution sur la Syrie. Nous allons aider l'opposition syrienne à se structurer, à s'organiser, l'Europe va encore durcir les sanctions qui sont imposées au régime syrien et puis nous allons essayer de faire monter cette pression internationale et il y a bien un moment où le régime sera obligé de constater qu'il est totalement isolé et qu'il ne peut pas continuer, a déclaré M. Juppé. A propos de la création future d'un Groupe des amis du peuple syrien, évoqué la veille par le président, Alain Juppé a précisé que Nicolas Sarkozy allait prendre des initiatives dans les prochains jours pour essayer de réunir tous ceux qui considèrent que la situation actuelle est absolument intolérable en Syrie. Ce Groupe aura pour objectif d'apporter tout l'appui de la communauté internationale à la mise en œuvre du plan de sortie de crise de la Ligue Arabe, avait indiqué samedi M. Sarkozy. Dans ce groupe, a encore dit le ministre des Affaires étrangères, pourraient figurer les 13 pays membres du Conseil de sécurité sur 15, qui ont voté en faveur du projet de résolution finalement bloqué par le double veto, ainsi que tous les pays de la Ligue arabe et tous ceux qui voudront se joindre à nous pour faire pression sur la Syrie, a encore dit Alain Juppé. Selon lui, le double veto fait peser sur le Conseil de sécurité une sorte de tache morale. Alain Juppé a également dit que la France allait réfléchir à l'appel de la Tunisie à tous les pays à expulser les ambassadeurs de Syrie pour protester contre la répression sanglante.