Résumé de la 33e partie - Un portier dit avoir vu Norma, dans la cour de l'immeuble, tirer avec un revolver. Ses deux amies semblaient vouloir minimiser les faits... Mais Micky avait encore des doutes. II alla inspecter la cour. M. Goby consulta ses notes et lut : — Je vous le dis, j'ai découvert quelque chose de louche. Il y avait des traces humides et je suis certain qu'il s'agissait de sang. Je les ai examinées pour m'en assurer. A mon avis, quelqu'un avait été touché... un homme, alors qu'il se sauvait en courant. Je suis monté chez les jeunes filles et j'ai parlé à Miss Reece Holland. «Je crois que quelqu'un a été blessé, Miss. Il y a des taches de sang dans la cour.» «Grand Dieu !» – qu'elle crie – «la balle a dû atteindre un pigeon. Désolée que cette histoire vous ait bouleversé, Micky. Oubliez-la...» et elle me glissa un billet de cinq livres dans la main. Ma foi, après cela, naturellement, je n'ai pas pipé mot.» Après avoir avalé un autre whisky, Micky a continué : «Si vous voulez mon avis, elle a tiré au petit bonheur sur ce voyou qui vient la voir. Ils ont dû se disputer et elle s'est efforcée de le tuer. C'est ce que je pense. Mais, moins on parle, mieux ça vaut : alors je ne le répéterai pas. Si on me demande quelque chose, je ferai celui qui ne comprend pas.» Mr Goby eut une pause. — Intéressant, remarqua Poirot. — Oui, mais il se peut que tout ce récit ne soit qu'inventions. Personne, à part ce portier, ne semble être au courant. Il y a une autre histoire à propos d'un groupe de jeunes bandits qui envahirent la cour, une nuit, et commencèrent à se battre... au couteau. — Je vois. Encore une explication possible pour le sang dans la cour. — Peut-être que la fille s'est disputée avec son amoureux et l'a menacé de lui tirer dessus ? Micky aura pu surprendre la conversation et mélanger les deux événements... surtout si un carburateur de voiture pétaradait au même moment. — Oui, approuva Poirot, l'explication est plausible. Mr Goby tourna une autre page de son carnet et choisit un nouveau confident qui fut, cette fois, le radiateur électrique auquel il confia : — Josua Restarick Ltd. Firme familiale qui existe depuis plus d'un siècle. Bien cotée dans la Cité. Rien de remarquable depuis sa fondation en 1850 par Josua Restarick. Elle prospère après la Première Guerre mondiale grâce à des placements à l'étranger, principalement en Afrique du Sud et de l'Ouest et en Australie. Simon et Andrew Restarick... les derniers descendants. Simon, l'aîné, est mort il y a environ un an, sans laisser d'enfant. Sa femme était décédée depuis plusieurs années. Andrew semble avoir mené une existence agitée. Il n'avait pas le cœur aux affaires, bien que son entourage le jugeât doué de grandes qualités. Il s'est enfui avec une femme, laissant son épouse et sa fille âgée de cinq ans, il voyagea en Afrique du Sud, au Kenya et dans d'autres contrées de là-bas. Pas de divorce. Sa femme mourut, il y a deux ans, après de longues années d'invalidité. (A suivre...)