Evénement - Initiées par l'association Project'heurts, ces rencontres, qui se dérouleront cette année du 9 au 15 juin, s'apprêtent à souffler leur 10e bougie. «Nous avons commencé en 2003 et nous avons continué à avancer en favorisant l'échange entre les passionnés du 7e art», dira, hier, Abdenour Hochiche, président de l'association et commissaire des rencontres, lors d'un point de presse à la cinémathèque d'Alger. Dressant un bilan de cette manifestation, il dira : «De la 1re édition à la 10e, nous voyons les choses évoluer positivement, et cela nous encourage à continuer en dépit des aléas de l'environnement dans lequel est organisée cette manifestation. Le bilan est plutôt positif. Nous sommes satisfaits du travail que nous sommes en train de faire.» Il a, en outre, expliqué que le but de ce rendez-vous cinématographique est de créer une plateforme de rencontres et d'échanges. «L'essentiel à travers ces rencontres est de montrer des films qui parlent au public, qui questionnent la société à travers le regard du cinéaste. L'essentiel est aussi de proposer, par le biais des films, des points de vue, de susciter une réflexion et un débat», souligne Samir Ardjoum, directeur artistique de ces rencontres. D'où la question : ces rencontres cinématographiques font-elles du cinéma dit intellectuel ? «Dans la mesure où nous faisons réfléchir le public sur une réalité ou une actualité, oui, nous faisons du cinéma intellectuel (même si ce genre de cinéma n'existe pas). Mais ce qu'il faut savoir, c'est que le cinéma est avant tout une création.» Jusque-là, les organisateurs ont reçu entre 100 et 150 films, allant du documentaire ou reportage au court-métrage – et ils continuent d'en recevoir : l'inscription des cinéastes reste ouverte jusqu'au 2 avril 2012. «Nous avons reçu des films qui parlent de l'actualité, notamment un bon nombre d'œuvres traitant des révolutions arabes, mais cela ne veut pas dire que nous allons tout sélectionner, notre choix se porte d'abord sur les films qui répondent à notre ligne éditoriale», fait savoir Samir Ardjoum, et de préciser : «Il y a cependant beaucoup plus de reportages que de documentaires, il y a également plus de documentaires que de films de fiction, mais nous essayons à travers la sélection d'équilibrer entre les différentes catégories.» Entre 50 et 60 films – toutes catégories confondues – seront projetés lors de la manifestation. «Nous aimerions en programmer davantage, mais compte tenu de notre capacité infrastructurelle, nous nous limitons à ce nombre-là», explique Abdenour Hochiche. Il a ensuite regretté : «Nous n'avons qu'un seul espace de projection qu'est la cinémathèque. Le problème d'infrastructure ne nous permet donc pas une programmation plus large.» Abdenour Hochiche a, en outre, fait savoir que cette manifestation cinématographique est organisée en fonction des moyens disponibles. «Nous sommes tributaires des financements. Nous restons toutefois dans un financement rationnel.» Notons que ces rencontres cinématographiques sont soutenues par la wilaya de Béjaïa. - Outre les projections, les organisateurs prévoient la programmation d'un atelier de réécriture de scénario. «C'est un atelier qui est reconduit à chaque édition. Il va permettre aux jeunes scénaristes, encadrés par des professionnels, de réécrire le scénario de leur court-métrage», souligne Abdenour Hochiche. Notons que les films retenus par le comité de sélection et qui seront projetés au public seront accompagnés par leur réalisateur. «Il y aura des films de pays africains, arabes et d'Europe», dira Samir Ardjoum.A la question de savoir s'il y aura un hommage à un cinéaste, Abdenour Hochiche répondra : «Il n'y en aura pas, parce qu'un hommage est une mise à terre d'un réalisateur. Le seul hommage que l'on doit faire est au cinéma. Le fait d'organiser des rencontres autour des films, de les montrer et de les partager avec le public, c'est un grand hommage fait au cinéma. Notre hommage est revendicatif. Autrement dit nous revendiquons une place au cinéma en Algérie.»