Autrefois quand on se séparait, on disait : «Bqa âla khir», (au revoir), littéralement : «Reste dans le bien» et, en berbère : «Qim deg lehna» (reste en paix). On disait aussi, en français, «au revoir» et «salut», puis ce fut la mode de l'italien «Ciao !» et de l'anglais «Bye bye», aujourd'hui encore en usage, mais abrégé en «Bye». Aujourd'hui, on dit encore bqa âla khir et au revoir, mais la mode est à la formule percutante : «Hiya !» Au moment de se séparer, on se dit hiya. On se souhaite une bonne journée ou une bonne nuit en se disant hiya !, et même quand on voyage et qu'on se quitte pour un long moment, c?est hiya ! qui est de mise. Le mot, d'abord lancé par les jeunes, est aujourd'hui sur toutes les lèvres. Quand on le prononce pour la première fois, on sourit, mais la formule a l'avantage d'être brève et directe. L'origine du mot paraît évidente : c'est le pronom personnel arabe de la troisième personne du féminin singulier : elle. Mais pourquoi, diable, employer un pronom pour se dire «au revoir» ? Attirance pour le genre féminin comme dans qestha (tu l'as touchée) pour dire d'accord ? Ou alors référence à quelque chose de mystérieux ou de trivial que l'on ne veut pas nommer, à cause des interdits ? Certains pensent aussi à une étymologie étrangère, évoquant notamment l'angIo-américain hi ! mais cette théorie ne fait pas l'unanimité. Alors, n'allons pas chercher loin et gardons à hiya son origine... pronominale !