Rappel - La France est la première destination de notre élite. Outre les 66 000 «très diplômés» algériens installés en France, plus de 20 000 autres étudiants poursuivent encore leurs études en premier cycle dans plusieurs universités françaises. Certes, il y a d'autres pays développés comme la Belgique, l'Angleterre, le Canada et les Etats-Unis d'Amérique qui attirent notre élite, toutefois, c'est la France qui demeure le premier pays que préfèrent les cadres et les étudiants algériens. Plusieurs raisons expliquent cet intérêt, d'ordre historique, politique culturel et linguistique, sans oublier bien sûr la proximité géographique. Pour preuve, la dernière étude publiée par le Secrétariat général de l'immigration en France au mois de novembre dernier, sur le nombre de diplômés de nationalités étrangères en France, montre que les Algériens viennent en tête de classement, et ce, parmi des milliers de cadres étrangers présents sur le sol français. Selon le même rapport, il existe 710 000 étrangers en France parmi les 6, 24 millions de «très diplômés» que compte ce pays, ce qui représente près de 12%. Et l'Algérie compte, à elle seule, 66 000 diplômés de haut niveau parmi les 710 000 cadres étrangers ou les «très diplômés» dans ce pays. Ce qui représente près de 10 % de l'ensemble des diplômés étrangers. Parmi ces 66 000 cadres hautement qualifiés,10 000 sont médecins. Ce qui n'est tout de même pas négligeable. Ce chiffre est révélateur à plus d'un titre, car il s'agit de diplômés qui ont étudié ou qui suivent encore des études en deuxième cycle (mastère), ou en troisième cycle en doctorat, y compris la médecine bien sûr. Par ailleurs et en ce qui concerne les étudiants algériens inscrits en premier cycle (licence), et qui ne sont pas concernés par cette appellation : «très diplômés, certaines estimations font état de plus de 20 000 étudiants. Mais, ceux-ci, sont aussi des cadres «très diplômés» potentiels, s'ils décident, bien entendu, de poursuivre des études approfondies. Ce qui renforcera par conséquent le nombre de «très diplômés» algériens dans l'Hexagone. Ainsi, après l'Algérie et le Maroc qui occupent conjointement la plus haute marche du podium, viennent les diplômés des autres pays étrangers, notamment les pays développés comme le Royaume-Uni (40 000 personnes), l'Allemagne (30 000 étudiants). La Tunisie, elle, arrive en 5e position avec 26 000 hauts cadres. Le Liban compte 16 000 étudiants, la Roumanie et le Vietnam 15 000 «très diplômés» chacun. Ainsi, ces chiffres montrent que la politique de l'immigration choisie, qui constitue le cheval de bataille de la politique d'immigration de Nicolas Sarkozy, commence déjà à porter ses fruits. Certes, pour l'Algérie il est utile d'avoir des diplômés ayant fait des études dans des grandes écoles et universités à l'étranger notamment dans le monde développé, mais la question qui se pose est la suivante : les meilleurs diplômés reviennent-ils pour contribuer au développement du pays ?! Bien qu'il n'existe pas de statistiques dans ce sens, ils sont vraiment rares ceux qui pensent à revenir.