L'on est tenté de croire que siéger au sein des institutions est devenu un métier à part entière. Un ancien député qui a eu la chance de s'introduire dans l'hémicycle nous a surpris par sa déclaration : «Je dois me présenter encore une fois à la députation, je ne sais rien faire d'autre.» La déclaration prend tout son sens si l'on considère l'absence de compétence professionnelle conjuguée à la tentation de la rente prodiguée par l'APN. La course à la députation prend les formes les plus diverses. Le siège se monnaie, se vend et prend parfois la valeur d'un titre boursier, tellement l'engouement est grand. L'on monnaie le nom, la fonction, la popularité régionale pour un siège que certains partis politiques, en manque d'influence ou d'ancrage dans la société, proposent sans contrepartie partisane. Le tout est que chacune des parties y trouve son compte. A la veille de cette nouvelle échéance électorale, les quartiers généraux des partis ne désemplissent pas, on y étudie les offres et les demandes. Les départs et les arrivées d'un parti à un autre au grand dam de la politique, de sa propre philosophie ou encore du projet de société prôné. Plus insolite encore, ces femmes appartenant à diverses formations politiques voyagent déjà vers les nouveaux partis politiques, en quête d'un éventuel strapontin. Aberrant, les frontières des partis politiques s'effilochent. Elles deviennent permissives à toutes les options, la représentation partisane est en passe de devenir individuelle, n'engageant que la personne «élue», démunie de tout engagement partisan. La faillite des politiques est totale. Le recours systématique par certains «apparatchiks» aux listes libres, c'est aussi une forme de demande d'emploi. Enfin, de quoi je me mêle ? Khelli l'bir beghtah.